Finale tremplin Attrap'sons, part two , Drive Aid, Brasserie artisanale La Riposte, Châtelaudren-Plouagat, le 10 juin 2023

Publié le 14 juin 2023 par Concerts-Review

DRIVE AID - FINALE TREMPLIN ATTRAP'SONS Samedi 10/06/2023 à la brasserie LA RIPOSTE (Chatelaudren-Plouagat)

(2ème candidat)

On fait le tour du joli bourg du Chaté et on allume le GPS pour l'entre deux du tremplin avec Drive Aid des gars de la baie (de Saint-Brieuc pas la bergerie).
Pas de temps à perdre, le changement de plateau fait fissa!

2021, Régis Poisson (qui apprécie la soul funk dans Monday night groovers) tente donc 'Drive Aid'.
On connaissait 'Band aid' mais 'drive'... un besoin d'accompagnement pour mauvaise conduite?
Leur musique aime les virages, les crissements et les dérapages contrôlés.

Un hiatus en 2022 et revoilà le groupe avec un lineup renouvelé et toujours 2 guitares :
Reg : Chant, guitare
Lucas : Basse
Mathieu : Batterie
Dimitri : Guitare

DRIVE AID fait du grunge millésimé (tendance stoner parfois) comme d'autres font du vélo. Régis est forcément tombé dedans quand il était petit...
Qui dit grunge dit Soungarden, Nirvana, Pearl Jam, Alice in chains... que du bien déprimant à vous retourner les boyaux.
Wouaip et en même temps, ça vous chavire aussi dans le bons sens, y'a qu'à voir l'effet bourrasque 'Nirvana' (même si son chanteur a mal fini).

Les gars commencent par le début : 'Grow' parce-qu'il faut bien grandir.
Rythme soutenu avec des frappes bourdonnantes, les 2 guitares, ensemble, aux inflexions saturées et vibrantes, tiennent un riff puissant. Le chant alterne lignes basses et rectilignes et voix de tête avec quelques cris bien R&R.
Plus le morceau avance, plus Régis monte dans les aigus. Le solo de gratte, tendu, zèbre le ciel juste avant un passage atmosphérique puis une poussée supersonique.

'Just to see' place un riff de guitare en frontal pendant que la seconde, saccade, ponctuée par les frappes de batterie régulières. La basse se place dans la rythmique.
Le chant, plaintif, s'accorde parfaitement au son scarificateur de la gratte. Il annonce un pont planant avec une voix, haut perchée, juste avant le solo assuré souvent par Régis ou parfois Dimitri et même parfois les 2.
On parle souvent de la placidité des bassistes. Chez Driveaid, malgré la puissance du style, Mathieu, le batteur, semble le plus tranquille des hommes même en plein milieu de ses moulinets (pourtant, il se peut qu'il ait le trac!).
Lucas, le bassiste à la chemise à carreaux largement ouverte (pour les courants d'air), cherche un partenaire (particulier?) pour sabrer du manche (samedi, pas dimanche!).

L'intro de 'You never come', à la 6 cordes sombre, dégage un malaise douloureux d'autant la voix grimpe sur des pics instables.
Très touchant ce rythme lancinant! Remarquons le travail des 2 guitares, à forte distorsion, qui se complètent parfaitement.
La batterie marque discrètement le temps que la basse enveloppe. A mi-morceau, une gratte vient déchirer ce morceau fragile, terminé par des gémissements.

Dimitri, le petit pull marinière semble bien connaitre certains spectateurs (trices) à qui il fait des doigts d'honneur à répétition (ferait-il partie de la secte de ceux qui font des doigts d'honneur?).
Heureusement, il ne lui sert pas qu'à ça (à quoi tu penses lecteur? Tu déconnes là!) et franchement, le musicien égrène ses cordes avec précision!

Le riff stoner fait dans l'overdrive puis, Mathieu marque lourdement la cadence de 'Candling town'.
La 2è guitare tisse, avec la basse, une toile de fond à brume épaisse dégoulinante de spleen. On sent l'orage gronder inexorablement.
Le chant geint, façon Nirvana, et n'hésite pas à tirer des cris de fond de gorge.

'XIII' ne leur porte pas malheur. Un titre à suspense autant que dans la BD...
Un spectateur crie 'Super voix!'. Faut dire que Reg module pas mal avec une tessiture, parfois sensible, à la Cobain, allant du grain bien gras, aux cris douloureux en passant par des aigus célestes.
Pas facile comme exercice, il s'en sort vraiment bien, et pourtant, on sent les écorchures sur ses cordes vocales!

'Twanged', impétueux, secoue le frêle esquif jusqu'à la nausée. La voix roule sur des sinusoïdes instables.
A la mi-temps, la basse stabilise les vagues pour un riff de guitare bouclant en staccato puis la voix murmure.
Surprise, le morceau s'engouffre alors dans sa belle mélancolie puis intensifie le propos par des cordes torturées.
Enfin, la voix explose dans un final flamboyant.

Régis propose un rappel, ils obtiennent un rappel (c'est le petit écho... mais pas de la mode - le bâtiment voisin)! Y'a un poisson-pilote dans l'avion.
'King of electric' confirme le courant continu et la tension élevée.
Clap de fin et les artistes, avec beaucoup d'humilité, débranchent ensuite et ramassent le matériel aussitôt (pour peu, ils auraient passé l'aspirateur...).

Vient de s'écouler une trentaine de minutes intenses et palpitantes qui vaut le détour!
J'ai beaucoup réécouté les compositions après le concert et croyez-moi, c'est du lourd, et ça tient la route 'Drive aid'!

SETLIST
01- Grow
02- Just to see
03- You never come
04- Candling Town
05- XIII
06- Twanged
07- King of electric (rappel)

https://www.facebook.com/DriveAidTheBand/