Chine : le Sichuan toujours en détresse

Publié le 18 août 2008 par Olive

Alors que la Chine est en pleine fête Olympique, cette photo bouleversante diffusée sur le web chinois, lance un brutal rappel à la réalité d’une bonne partie de la Chine. Ces parents d’enfants morts pendant le violent séisme de mai dernier dans la province du Sichuan, participaient vendredi à une cérémonie de remise des diplômes posthumes sur les restes de l’école.

Depuis le tremblement de terre, qui a fait quelque 70000 victimes, un bras de fer feutré se déroule autour de la mémoire de ces milliers d’enfants qui ont été ensevelis sous leurs écoles mal construites l’"architecture tofu", disent les Chinois.
Les autorités tentent d’étouffer les protestations et les demandes de justice de la part des parents qui ont souvent perdu leur enfant unique. Les autorités proposent aux familles d’enfants morts une compensation financière de 60000 yuans (environ 6000 euros), à condition qu’ils signent un engagement à ne plus soulever de questions publiquement. Beaucoup de familles, qui ont tout perdu dans le séisme, acceptent, résignées.
A la veille de l’ouverture des Jeux de Pékin, un instituteur qui avait posté sur Internet les photos de son école détruite, a été envoyé pour un an en camp de "rééducation par le travail", une mesure administrative qui peut être imposée par un cadre local, c’est-à-dire, dans ce cas, par l’une des personnes mises en cause dans la construction inadaptée des écoles, sans doute pour cause de corruption.
Lorsque cette photo a circulé sur le web, elle a reçu de nombreux commentaires d’Internautes chinois en colère. L’un d’eux souligne qu’il regarde en même temps les JO à la télévision, et écrit avec une ironie amère:
-"Lors de la mi-temps du match de volley entre la Chine et Cuba, une musique se fait en entendre, nommée ‘Le socialisme est génial’ ».
-"Ca ne vous fait pas mal d’avoir construit un village olympique qui coûte plusieurs centaines de millions de yuans ?"
-"Tous les imbéciles qui ont pleuré pendant la cérémonie d’ouverture, venez voir cette photo."
-"C’est encore plus triste quand tout le monde fait la fête."