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Mercredi 7 mai 2008, élections ou il y avait si longtemps que j’avais déjà souhaité l’oublier

Publié le 22 août 2008 par Memoiredeurope @echternach

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Voilà,cela fait un an.

Cette date là, je ne l’oublierai pas de sitôt, parce que c’est l’anniversaire d’une personne qui m’est chère, mais aussi parce que je dois bien me rendre à l’évidence : le changement de Président, en France, aura marqué un changement de siècle. Et pas seulement pour la France, mais pour son interaction avec le reste du monde, l’Europe étant le premier cercle. L’Europe dont on fête également en de nombreux endroits l’anniversaire cette semaine, du côté de la Via Regia en Champagne, sur la Place d’Armes de Luxembourg avec les itinéraires italiens, et partout en Europe où l’idée de célébrer est à l’ordre du jour.

Un changement de siècle avec un changement de génération. Les siècles commencent toujours avec un peu de retard.

Quoi de neuf en un an ? Rien devrais-je dire ! Rien à retirer à ma première impression, à mes craintes.Une nouvelle forme de cynisme a pris le pouvoir avec ses épisodes marquants pratiquement tous liés à la confusion entre la vie personnelle et la mise en scène de la vie personnelle dans un contexte historique. L’écriture de l’histoire au jour le jour jusqu’à plus soif. Comme dans « Trop belle la vie ? » ou un titre approchant.

Jusqu’à ce que le premier personnage de l’Etat français s’épuise lui-même comme personnage ; car même bien nourrie d’anecdotes et de rebondissements, la mise en scène présidentielle finit par trouver des rendez-vous ou des personnages proprement historiques ceux-là.

Ceux qui ont décidé des guerres, comme le Président américain, ceux qui ont fait des révolutions et appliqué systématiquement la dictature et le meurtre, comme le Président libyen ou le Président syrien, ceux qui organisent leur puissance comme une forteresse économique entourée d’un glacis, comme le Président – Premier Ministre russe.Et j’en passe.

« Au rendez-vous de la France et de l’Histoire » clamait André Malraux avant de céder la parole au Président de la République française il y a quarante ans. « Au rendez-vous de l’histoire avec le Président Sarkozy » reprenaient en cœur les blogs de centaines de députés et d’anciens ministre de la majorité le 6 mai 2007 à 20H. 

Evénement ou non-événement, comme le demande un film roumain que j’ai évoqué au début de l’année passée.Evénement sociologique c’est certain. Une certaine allure et un mode de vie encore inédits en France à ce niveau de responsabilité ont été propulsés d’un coup dans le vaste monde.

Le Président a remercié ses amis, dans tous les sens du terme. Puis il a joué à la guerre dans les prisons libyennes, puis il a joué à la séparation, puis il a joué à l’employeur pour les élites socialistes et au directeur des ressources humaines pour les plus ambitieux, puis il a joué au bonheur, puis il a joué à la compassion, puis il a joué à la pythie. Bientôt au Président de l’Europe.

Il semble qu’après un an il ait cessé de jouer. Il cherche aujourd’hui à représenter.

Des bilans il y en a mille. Celui d’un quotidien du Nord de la France me servira de viatique.

Mais le bilan vrai tient en quelques phrases martelées et celles là ne sont pas du (de) jeu :

« J’ai été élu pour agir, pour conduire un mouvement de réforme sans précédent dans notre pays. Et je voudrais dire à nos partenaires européens que la France est en train de changer, elle change beaucoup plus vite et beaucoup plus profondément qu’on ne le croit.

Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit !

Désormais, on peut réformer les ports parce que l’on est juste.

Désormais on peut dire que le problème de la France était qu’on ne travaillait pas assez, alors que le monde ne nous attend pas.On peut réformer profondément les 35 heures.

Désormais, on peut faire la politique pour laquelle on a été élu.

Tout simplement parce que je n’ai pas menti aux Français avant l’élection et je n’ai pas davantage l’intention de leur mentir après. »

C’est fou tous ces « on » qui remplacent le je !

« On » peut en effet mentir vrai.

Un Président, comme une enseigne.


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