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Le Corot à Ville d'Avray

Par Toinard

Le Corot. 3 Miam sur 5.

Le chef Benoît Bordier aime les ambiances mi-rustique, mi-chic. Il y a quelques mois, il officiait au restaurant Jean (rue St Lazare – 9e), un cadre brasserie années 50 avec bar en cuivre, boiseries et banquettes rouges bordeaux. Aujourd’hui, on le retrouve à un quart d’heure de Paris entre étang et forêt dans une salle où les trophées de têtes de cerfs côtoient les reproductions de toiles de Jean-Baptiste Camille Corot. Mi-chic, mi-rustique. Côté cuisine, il nous avait habitué à des créations quelque peu olé-olé sur le papier comme le « banana fish », sardines moelleuses, gelée de cornichons, milk-shake banane persil ou le « saute-mouton », agneau rôti, gnocchi de haddock, kiwi et litchi au romarin. Décalé, étonnant mais parfaitement maîtrisé qu’une étoile Michelin était venue récompenser. Au-delà du périph, il semble s’être assagi. Les intitulés sont sobres, les associations de produits contraires toujours aussi osées mais plus épurées comme ces langoustines au jambon d’Auvergne, coulis de trompettes et raifort ou ces ravioles de foie gras au beurre d’algues, soja et châtaigne. Seul l’équilibre n’est pas respecté. Le coulis trop important gâche la fête quant à la châtaigne, elle domine de la tête et des épaules le foie gras considéré comme l’ingrédient principal. Sans être déstabilisé, on s’interroge jusqu’à ce que la poitrine de cochon arrive. Confite pendant huit heures, elle fond en bouche comme neige au soleil avant qu’elle ne rencontre des graines exotiques qui apportent une texture opposée et une originale purée d’aubergine qui se faufile laissant sur son passage un goût fumé déconcertant mais qui fait mouche au même titre que la purée de pommes de terre au citron vert servie avec une sole, malheureusement trop cuite, aux jeunes poireaux. L’inégalité de la maîtrise des plats perturbe mais on sent qu’il ne manque qu’un petit quelque chose pour que ce soit parfait. Et si l’on doit parler de perfection, les desserts l’ont atteinte, ganache chocolat au riz soufflé, pomelos et pâte d’amande nichés sous une coque légère de chocolat blanc. Il n’y a donc pas de raison pour que le reste ne suive pas.

Hôtel Les Etangs de Corot. 53, rue de Versailles. 92410 Ville d’Avray. Tél. : 01 41 15 37 00. Menus : 37 et 85 €. Carte : de 54 à 71 €.


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