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L’histoire du colvert laqué au citron vert et mandarine, avec ses frites de racines de persil glacées au safran

Par Estebe

Salut, mes poules.

DSC01673.JPG Là, c'est moi. Je fais la sieste.

Je m’appelle Daisy. Je suis un colvert femelle et bressane. Je pèse un kilo sans plumes, ce qui fait de moi la compagne idéale d’un souper en tête à tête un soir de fête. Le jour de la naissance du Petit Machin, par exemple.
Bref, l’autre jour, voilà Estèbe qui me reluque, la rétine toute concupiscente, sur le marché des Glorieuses à Louhans. Notez que j’étais contente. Parce qu’il est bien l’Estèbe. Son blog, j’adore, et je profite de ce piratage pour dire que c’est une honte qu’il ne figure pas au classement d’Ailes Magazine, le canard de la canette moderne.


Bref, Estèbe m’a acheté sans discuter le prix avec mon éleveur. Il m’a saisi avec une délicatesse que je n’imaginais pas de la part d’un mâle humain. Et m’a glissé dans son Eastpack. Puis dans son frigo.

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Je le sentais un peu hésitant, Machin Slurp. Il me guignait. Me soupesait. Me chatouillait. Sans vraiment se décider. L’intuition féminine me soufflait qu’il n’avait pas vraiment l’habitude des canettes. Et puis hier soir, il m’a attrapé, l’air résolu.
Il m’a coupé la tête. Un peu rude comme préliminaire, mais c’est comme ça.
Il a plumé le duvet qui me restait sur le croupion et les ailes.
Puis il a entrepris de me vider, avec une maladresse trahissant une inexpérience crasse. L’éleveur lui avait dit que c’était facile. Je l’ai entendu le traiter de drôles de noms. Des noms d’oiseau, ce qui tombe bien. Il en a sorti des trucs de mon bidon. Au terme d’une séance un brin éprouvante, il m’a salé et poivré le dedans. Il avait l’air fier.
Après, il m’a laqué. J’en étais toute chose. Il a fait réduire le jus de trois mandarines et de trois limes, avec les zestes d’un citron vert, un sucre, une cuillère de gingembre frais râpé et plein de poivre aromatique concassé, jusqu’à obtention d’une texture sirupeuse.
Il m’a ointe, salée, poivrée. Et farci le tutu d’une mandarine en quartiers. Avant de m’expédier au four, à 220° puis 180°, sur une plaque surmontant la lèchefrite, pour 20 minutes. Il m’a retournée trois quatre fois, arrosée de laquage plusieurs fois, surveillée avec inquiétude. Pauvre Estèbe, toujours anxieux. Détends-toi, mon pote, on est entre palmipèdes.
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Pendant que je dorais, il a préparé ma garniture. Des frites de racines de persil glacées au safran. Sacré Estèbe, il nous les casse un peu avec ses vieux légumes, mais bon… Il a taillé deux racines en bâtonnets, qu’il a mis à couvert dans une casserole avec un demi-verre d’eau, une noisette de beurre, une pincée de sel, une pincée de sucre, dix filaments de safran. Après, il a laissé réduire à découvert. Il a goûté, il avait l’air jouasse.
Bon, normalement, Estèbe aurait dû lever mes suprêmes et mes pattes, comme les pros. Mais je vous l’ai dit, il est un peu pipo de la canette, le Dr Slurp. Il a pris des ciseaux à volaille et clac, il m’a coupé en deux dans le sens de la longueur. Brutal mais efficace.
J’étais excellente, merci. Toute rosée, parfumée et tendre.

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Coin coin, les gens


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