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Paul Valet

Par Florence Trocmé

« Sa vision du monde est celle d’un maudit exilé au Paradis. Ce paradoxe explique, en partie tout au moins, l’étrange coexistence chez lui d’un lyrisme frénétique et d’une réflexion sereine. Ses vers sont d’un déchaîné, ses propos d’un sage. »

Cioran

« Pour nous, écrivains, une leçon. Écrire est hors du monde, ne demande rien au monde, est un acte libre qui n’échange rien avec le monde. Il s’affirme libre à cette condition, de séparer notre être social de notre être d’écriture. »

François Bon, in le Tierslivre

De son vrai nom Georges Schwartz, Paul Valet est né à Moscou en 1905, dans une famille aisée et cultivée, il apprend le piano très jeune et donne des concerts. Il assiste à la révolution de 1917, à la suite de laquelle avec sa famille il part en Pologne avant de s’installer en France en 1924. Il renoncera à la vie de musicien et deviendra médecin à Vitry-sur-Seine en 1936 (généraliste puis homéopathe).
Durant la guerre il s'engage dans la résistance dès 1941, devient un des responsables du réseau Libération en Haute Loire. Il perd son père, sa mère et sa sœur à Auschwitz.
Revenu à Vitry-sur-Seine, il publie en 1948 son premier recueil de poème. Il prend le nom de Paul Valet pour signifier qu'il est au service de la poésie. Il peint également et au fil des publications et des expositions, il entretient des relations avec Éluard, Prévert, Char puis Cioran, Michaux, Dubuffet.
Au milieu des années 60 il traduit les poèmes du futur prix Nobel Joseph Brodsky.
Il cesse d'exercer la médecine en 1970, et malgré les troubles neurologiques graves qu'il commence à éprouver et qui ne cesseront plus, il continue la pratique du piano (il aime particulièrement Albeniz et Scriabine), il écrit de plus en plus, laissant des inédits, et meurt le 8 février 1987.
(note rédigée par Pierre Kobel)

Bibliographie
Pointes de feu, Horizon, 1948
Sans muselière, GLM, 1949
Poésie mutilée, GLM, 1951
Comme ça, GLM, 1952
Matière grise, GLM, 1953
Poings sur les i, Julliard, 1955
Lacunes, Mercure de France, 1955
Table rase, Mercure de France, 1963
La parole qui me porte, Mercure de France, 1965
Paroles d’assaut, Minuit, 1968
Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre, Mai hors-saison, 1983
Solstices terrassés, Mai hors-saison, 1983
Mémoire seconde, Mai hors-saison, 1984
Vertiges, Granit, 1987
Multiphages, José Corti, 1988
Soubresauts, Calligrammes, 1988
Paroxysmes, précédé de L’Ermite de Vitry de E.M. Cioran, Le Dilettante, 1988
Le double attaquant, Mai hors-saison, 1995

Traductions du russe :
Joseph Brodsky, seize poèmes, Les lettres nouvelles, 1964 et Preuves, 1965
Anna Akhmatova, Requiem, Éditions de Minuit, 1966

Sur Paul Valet :Paul Valet - Soleil d’insoumission de Jacques Lacarrière, Jean-Michel Place, 2001
Paul Valet, Le Temps qu'il fait / Cahier cinq, 1987

Nombreux inédits : Ouïr, Hors cri, Antilopes, Pieds bôts, Caronades, Fissures, Nulle part, Ombres affamées, Antres Acéphales, Mains glauques, Mouvances et Correspondances, dont 22 lettres de Jean Dubuffet à Paul Valet.
Paul Valet est également l’auteur de centaines de dessins et d’environ quatre cents tableaux.

Éditions Jean Michel Place
Sur le blog de l'écrivain François Bon
Note de lecture du livre de Jacques Lacarrière par Pierre Kobel


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