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La baisse des prix annoncée par Angélus est saluée

Par Elmarco

Sur le site de Sud Ouest, le journaliste Jean-Pierre Tamisier analyse les premières réactions suite à l’annonce des prix du Château Angélus 2008 en primeur.

En annonçant ses prix, et une baisse de plus de 40 %, trois jours après la fin de la campagne de primeurs , le château Angélus, que dirige Hubert de Boüard, a rompu avec une habitude bien ancrée. Celle de ne rien dire avant la publication des notes de Robert Parker, puis d’attendre le plus longtemps possible que les autres se dévoilent avant de déposer ses cartes.

Patrick Bernard juge qu’il s’agit d’une décision « frappée au coin du bon sens ». Il a fondé et dirige à Bordeaux depuis 1983 Millésima, importante société de négoce bordelaise, qui intervient à la fois sur le marché des primeurs, de la vente à l’export et de la vente aux particuliers, avec plus d’une centaine de références de grands crus et 2,5 millions de bouteilles qui vieillissent dans ses chais du quai de Paludate.

« Le marché est malade de stocks importants à prix élevés, dit-il. Nous sommes en même temps confrontés à une disparité du taux de change entre l’euro, le rouble, le yuan, le dollar et la livre sterling. Pour un Anglais, voir le prix en euro baisser de 40 % veut dire pour lui une baisse de 25 %. C’est une bonne chose. Il reste à voir si cela sera suffisant. »

Il veut aussi voir dans la décision du château Angélus, au-delà d’un simple coup médiatique, une vraie volonté de tourner la page Parker. « Cela signifie que Bordeaux veut reprendre le pouvoir par rapport aux prix. Une campagne de primeurs est financée à 60 % par des achats de particuliers. Or ces dernières années, les prix sortaient tellement tard que cette clientèle n’était plus intéressée. »

Outre une baisse générale des prix des grands et très grands crus, Patrick Bernard prévoit que seuls ces derniers seront concernés par les primeurs 2008. « Je ne pense pas que les crus bourgeois, comme le château Peyrabon qui m’est cher (1), trouveront des acquéreurs en primeur. Les gros allocataires se posent des questions à cause des stocks de 2006 et 2007. C’est pourquoi Hubert de Boüard a encore raison quand il choisit de ne pas mettre tout Angélus en primeur. »

Confronté à une baisse de près de 70 % de l’activité exportation de Millésima ces derniers mois, avec dans le même temps une baisse de 40 % de l’activité avec la restauration, Patrick Bernard relève que « seule l’activité de vente au particulier tient le coup. Nous avons écoulé plus de caisses que d’habitude en février et mars. »

Ce qui renforce sa conviction que la spéculation sur le vin n’est qu’une bulle prête à éclater.

Lurton approuve

À la direction de deux super-premiers bordelais, Yquem et Cheval-Blanc, Pierre Lurton fait une analyse assez proche. « C’est vrai que l’on vivait bien avec les prix de 2004, dit-il en référence à Angélus. Peut-être qu’il y a un effet pub dans la démarche d’Hubert de Boüard, mais cela revient surtout à proposer un vrai bon millésime à de vrais consommateurs dans un rapport qualité-prix équilibré. »

À propos d’Yquem et Cheval-Blanc, il assure « ne rien savoir encore concernant les prix de sortie », mais il considère lui aussi que la baisse est inévitable, même si « ce qui reste rare demeure cher ». Lui aussi s’intéresse à des consommateurs européens que les spéculateurs, aujourd’hui disparus, avaient quelque peu écartés.

(1) Patrick Bernard est aussi propriétaire du château Peyrabon à Pauillac.

Article original : une baisse saluée


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