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Piero Bigongiari/Pescia-Lucca

Par Angèle Paoli


Dans tes ciels si doux, Toscane
Aquatinte numérique, G.AdC


PESCIA-LUCCA
Ho vissuto
nelle città più dolci della terra
come una rondine passeggera.
Lucca era
un nido difficile tra le vigne
impolverate in fondo a bianche strade,
donde sarebbe traboccata
con ali troppo folli
pe’ tuoi cieli molli, Toscana,
antica giovinezza.
Malcerta ebbrezza, malcerta infanzia
lungo le case di Lunata
sfiorate in tram accanto al guidatore,
la morte è questa
occhiata fissa ai tuoi cortili
che una dice sorpresa
facendosi solecchio dalla soglia :
è nata primavera,
sono tornate le rondini.
22-25 aprile 1956
Piero Bigongiari, Le Mura di Pistoia, 1955-1958, Mondadori, 1989.


PESCIA-LUCQUES
J’ai vécu
dans les villes les plus douces de la terre
comme une hirondelle passagère.
Lucques était
un nid inaccessible parmi les vignes
empoussiérées au bout de routes blanches,
d’où devait jaillir
avec des vols trop fous
dans tes ciels si doux, Toscane,
l’antique jeunesse.
Ivresse mal assurée, enfance mal dissimulée
le long des maisons de Lunata
que je frôlais en tram près du conducteur,
la mort est ce
regard fixé sur tes enclos
et une femme dit, surprise,
abritant ses yeux du soleil, sur le seuil :
le printemps est éclos,
et l’hirondelle est de retour.
Piero Bigongiari, Les Remparts de Pistoia, in Ni terre ni mer, Orphée La Différence, 1994, pp. 114-115. Traduit de l’italien et présenté par Antoine Fongaro.


NOTE d’AP : cette traduction a été publiée pour la première fois dans le volume collectif Prisma, Obsidiane, 1986, pp. 183-184. Je n’ai pas encore sous la main la traduction des Mura di Pistoia par André Ughetto. Cela ne devrait pas tarder. Je rajouterai sa traduction en ligne dès que j’en disposerai.



PIERO BIGONGIARI

BIGONGIARI

   Piero Bigongiari, né à Navacchio (Pise) le 15 octobre 1914, mort à Florence le 7 octobre 1997, toscan, exact contemporain de Mario Luzi, appartient comme lui à cette génération de poètes italiens que l’on qualifie encore, d’une manière si peu appropriée, d’« hermétistes toscans ». Car tout l’œuvre de Piero Bigongiari, des Mura di Pistoia (1958) aux dernières pages de Il silenzio del poema (1997), s’emplit du clair écho et des reflets sensibles du monde, du flux et du reflux du temps, d’une allégeance à la pérennité de la Terre et de la conscience de la fugacité de l’être : chaque jour, « j’attends le gage de mon jour futur » (d’après une note d’Antoine Fongaro).



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