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Anthologie permanente : Alexis Pelletier

Par Florence Trocmé

En écho à la note de lecture d’Antoine Emaz récemment publiée sur le site à propos de 51 Partitions de Dominique Lemaître d’Alexis Pelletier

  Resonare fibris

Et s’il y a mise en vibration
où en est la source
de toi à moi comment cela se passe
quel autre en moi as-tu touché
d’une voix vibrante à faire sonner
quelle corde ai-je prise
Cela commence comment la sympathie
cloches-tubes et violoncelle
une question répond à une question
est-ce toi qui m’a vu en premier
ou comment t’ai-je vue
dans l’orchestre ou par le soliste
pour un quart de soupir
est-ce la sympathie du marimba qui résonne
dans l’autre comme en amour se fait parfois
la réverbération vers quel ciel et vers quelle
fin inexistante et toujours fausse
et toujours comprise dès la première
mesure ensemble une vibration de cordes

Et nous voilà dans l’épuisement
tu viens de nommer le ciel alors que
c’est d’un autre lieu que j’attends ta parole
et notre timbre

Et notre écoute a besoin de la terre
ou  plus encore des éléments

Je sais bien qu’il y va aussi entre
nous de l’éther mais Tamino et Pamina
te rappelles-tu par la musique les deux
épreuves et même s’il y a la misogynie
de l’époque ce qu’ils signent nous entraîne
vers une écoute plus large encore
et chaque concert pourrait être cette double épreuve
confinant au recueillement voici encore
un mot que je t’offre et qui nous convoque
même s’il ne nous appartient pas

Alexis Pelletier, 51 Partitions de Dominique Lemaître, Tarabuste, 2009, pp. 69 à 71

   Le quark et le papillon

Alors nous interroger sur l’événement
de l’amour et comme à l’initiale
ne pas savoir si c’est différent d’écouter
le soir à la fenêtre une inquiétude étrange
Je ne sais que dire et s’il y a reprise
des mots ou des sonorités des autres et de soi-même
c’est qu’il y a un jeu essentiel qui
s’il ne donne pas l’accès unique
au réel
c’est possible un tel mot sans effroi
trace un chemin dans l’idée de ce continuum
de l’amour à l’écoute
et des vagues grandissent
des ondes faut-il dire
jusqu’à la grande forme et l’explosion
que nous attendons et qui est une part
de nous
fin et commencement réunis dans la disparité
de plus petit au plus grand
moment d’être ensemble
Et ainsi la question qui était tout à l’heure
notre angoisse disparaît
comment finir pourquoi finir ça n’existe pas
aimer fait place en douceur à la différence
du silence entre commencement et fin
à l’intérieur de nous

Cela cesse là peut-être
il y a le tremblement du silence
à un autre ou plus exactement
la tension qui fait la vie commune
et je voudrais qu’à ce dernier adjectif
tu donnes toutes les orthographes possibles

Alexis Pelletier, 51 Partitions de Dominique Lemaître, Tarabuste, 2009, pp. 77 et 78

Contribution d’Antoine Emaz
(lire sa note de lecture du livre d’Alexis Pelletier)

Bio-bibliographie d’Alexis Pelletier

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