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Visite au Domaine de Chevalier (2)

Par Daniel Sériot

Présentation et commentaires d'Isabelle

Pour Rémi Edange, directeur technique, deux axiomes sont le pivot de sa conception des vins du Domaine de Chevalier. Le premier est emprunté de E. Peynaud : « Les grandes choses sont grandes vite ! » et le second, le sien propre, se résume à cette idée « Faire du grand vin, c’est jouer avec les limites »

Paradoxalement, toute intervention qu’elle soit technique ou culturale ne dépend d’aucune vérité établie : là se vit par conséquent pour R. Edange un véritable défi.

Pour le relever, il importe selon lui de bien connaître ses produits - car il ne saurait être de pratique tournée entièrement vers l’agriculture biologique, incapable encore actuellement d’éviter le mildiou ou la pourriture grise sous les contraintes du climat océanique bordelais- de recourir à une certaine capacité à réfléchir, d’appliquer avec intelligence, de former les vendangeurs aux soins et tries les plus exigeants. Le raisin doit être impeccable ! C’est lui qui enregistre, tel un disque dur, l’expression de la terre. Qu’elle soit minérale, bien sûr, mais aussi vivante, oxygénée, fertile, drainée…

Ensuite, il convient de s’entourer d’une équipe solidement formée : des audits sont réalisés tous les quinze jours, dès la fleur jusqu’aux vendanges. L’œnologue conseil est Denis Dubourdieu pour les vins blancs, et le consultant Stephane Derenoncourt pour les vins rouges.

A cet égard le millésime 2008 est exemplaire du travail mené à Chevalier.

Le climat, au moins jusqu’au mois d’août, n’a pas été propice : le printemps a été humide, frappé par des gelées. Août n’a pas été salvateur. Or, l’arrière-saison s’est révélée excellente. Un bel été indien qui a permis de récompenser ceux qui ont su attendre. Au Domaine de Chevalier, les vendanges (pour les rouges) se sont terminées dans les derniers jours d’octobre et il a été question de convenir de méthodes prophylactiques en raison de cette récolte tardive.

Les raisins ont tenu. La récolte a été ciblée. Ont été prélevées des parcelles les plus belles maturités, les plus homogènes.

Le millésime 2008, tant pour les blancs (qui pourraient surpasser 2007) que pour les rouges est remarquable.

Assemblage 2008 (rouge)

9% petit Verdot, 25% Merlot, et 66% Cabernet Sauvignon

Le nez se remplit de fruits vifs (mûre, groseille), précis et nets dans leur contour, et soutient des notes minérales ferreuses ou sanguines. Les épices ne sont pas en reste ; cumin, girofle, pour apporter un peu d’exotisme.

La bouche est superbe de concentration, ronde, opulente, mais en raison de cette même précision aromatique que celle décelée à l’olfaction, elle est d’une rare élégance. Elle s’appuie sur des tannins délectables par leurs fondus. Une puissance maîtrisée qui se manifeste davantage par la rémanence d’une finale savoureuse de fruits.

Blanc 2008

Superbe décomposition de fruits et de fleurs : abricot, pamplemousse et melon, pivoine.

Une bouche d’une belle ampleur dans des expressions fines et délicates de fruits, d’une belle fraîcheur, sialogène grâce aux amertumes finales, plaisamment étirées et empreintes du goût du pamplemousse.

Isabelle

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