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Une représentation chinoise de l'équerre, du compas et du serpent

Par Jean-Michel Mathonière

Parmi les coïncidences ou ressemblances qui posent question du point de vue de la symbolique et des traditions, il y a cette représentation assez connue du couple mythologique chinois Fuxi et Nuwa, entrelacés par leurs corps de serpent et tenant en main, lui l'équerre, elle le compas. J'en donne ici quelques reproductions d'après des sources anciennes.

Une représentation chinoise de l'équerre, du compas et du serpent

Fuxi ou Fu Hsi (ou encore Fo-Hi selon une transcription qui n'est plus guère en usage) est un personnage de la mythologie chinoise. C'est un héros civilisateur et le premier des trois « Augustes ». Les textes les plus anciens le décrivant datent de vers -220 avant l'ère chrétienne. Les Chants de Chu, un recueil de poèmes composé au IIe siècle mais reprenant principalement des textes datant du IIIe siècle avant J.-C., mentionnent une fresque le représentant avec Nuwa, son épouse (et aussi, selon d'autres sources, sa sœur). Comme à elle, on lui prête le corps d’un serpent et l’invention du mariage. Parmi ses contributions supposées à la civilisation chinoise, la plus remarquable est l’invention des huit trigrammes du Yi King. (Source : Wikipedia)

Une représentation chinoise de l'équerre, du compas et du serpent

La thématique symbolique avérée en Chine est celle du couple Ciel-Terre, Yin et Yang. De toute évidence, le mythe est d'ordre cosmologique et se rapporte aux fondements de la civilisation : séparation/union du Ciel et de la Terre, invention de l'écriture et des nombres, institution du mariage (d'autres représentations des activités du couple Fuxi et Nuwa feraient classer ce blog dans la catégorie Pornographie...), etc.

Une représentation chinoise de l'équerre, du compas et du serpent

De fait, la ressemblance avec l'emblème des Compagnons tailleurs de pierre combinant le serpent, le compas, l'équerre et la règle entrelacés, est troublante. D'autant que dans la France médiévale, il est une fée serpente, Mélusine, qui est elle-aussi une grande bâtisseuse dont j'espère pouvoir un jour étudier plus avant le lien avec les compagnonnages de tailleurs de pierre.

Une représentation chinoise de l'équerre, du compas et du serpent

Mais cette ressemblance induit-elle une parenté entre compagnonnages occidentaux et traditions chinoises ? Ou, selon les théories soutenues par René Guénon, ces deux cas se réfèrent-ils à une même source primordiale, d'ordre historique ou métaphysique ? Les perpectives ouvertes par de telles possibilités sont fascinantes... Il convient toutefois de raison garder et de ne pas se laisser entraîner en la matière à confondre trop intimement l'histoire et le mythe.


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