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Les pièges d’Internet et la nécessité ou pas de le contrôler

Publié le 08 décembre 2009 par Jackd

Hier soir dans son émission « Ce soir ou jamais » diffusée sur France 3, Frédéric Taddei avait invité pour un débat sur les pièges d’Internet et la nécessité ou pas de le contrôler, le président de l’Institut National de l’Audiovisuel Emmanuel HOOG, l’avocat et porte-parole de l’UMP Frédéric LEFEBVRE, le publicitaire Jacques SEGUELA, le directeur juridique Europe, Moyen- Orient et Afrique de Google Yoram ELKAIM, le dirigeant de Bygmalion société de gestion des réputations sur Internet, Bastien MILLOT que l’on retrouve généralement le dimanche à 14 heures sur le plateau d’I-Télé, et le président de French Data Network Benjamin BAYART qui s’est, par le passé, déjà penché sur cette question et qui a participé à la rédaction de l’ouvrage collectif intitulé « La bataille HADOPI ».

Le débat débuta par le rappel de l’affaire Blanchard, cette salarié d’IBM Canada, en congé maladie pour une grave dépression et qui fut trahie par sa page Facebook sur laquelle elle avait publié durant ce congé des photos d’elle à diverses occasions : en vacances en Floride, au cours d’une soirée d’anniversaire ou lors d’une sortie en boite de strip-tease, et l’assureur de cesser de lui verser des indemnités…

Alors Internet, gigantesque mémoire qu’il faut réguler ? par exemple avec la proposition de loi, dont je me suis fait l’écho il y a peu, des sénateurs Detraigne et Escoffier, laquelle vise à mieux garantir le droit à la vie privée à l’heure du numérique ?

Il s’avère que peu sont convaincus qu’il faille intervenir par la loi, Benjamin Bayart ajoutant qu’une loi sur le droit à l’oubli lui parait inapplicable du fait des copies faites par d’autres – lesquelles étant susceptibles de réapparaître à tout moment – des informations publiées par une personne qui en sollicite postérieurement le retrait.

Plutôt que la loi, la solution ne serait-elle pas que chaque internaute se responsabilise et ne diffuse pas n’importe quoi ?

L’opinion partagée serait qu’il faudrait sensibiliser, notamment, les plus jeunes à leur nouvelle qualité de producteur et de consommateur d’informations, qu’il faudrait former les individus à décrypter cette information sachant qu’Internet est le moins crédible des médias.

Pour Benjamin Bayart et je suis pleinement d’accord avec lui, le seul traitement « intelligent » de la question du droit à l’oubli est d’apprendre aux gens à parler en public, à écrire publiquement à savoir, par exemple, que l’on ne poste pas ses billets d’amour sur son blog public, mais qu’au mieux, on les envoie par courrier électronique.

Sur la question du droit à l’oubli des personnes publiques, je relève une petite bêtise de Bastien Millot – parlant de Laure Manaudou et des photos d’elle nue – lorsqu’il affirme qu’en tapant dans le moteur de recherche Google « laure manaudou nue » plus aucune de ces photos n’apparait parce qu’elle aurait, soit disant, fait jouer toute la batterie de possibilités juridiques qui existe dans ce pays.

Manifestement, il n’a pas pris la précaution de vérifier ses dires, ce que j’ai fait et voici le résultat sans qu’il me faille procéder, je vous l’assure, à de longues recherches !

Auto-régulation ou régulation lorsqu’il ne s’agit plus de publication mais de données privées ?

Les données privées, de celles – par exemple – que vous laissez en consultant des pages ou en faisant des recherches sur le Net en utilisant le moteur Google, en sachant que cette société conserve ces données pendant 9 mois.

Dans ce domaine, les mots « auto-régulation », « confiance » peinent énormément à convaincre.

Morceaux choisis : « le fait que Google garde plus que pendant la durée de la recherche ce que je suis entrain de chercher est une atteinte à la vie privée…

La question de la confiance, néant. Quand on a en face une multinationale qui pèse plus de 200 milliards de dollars et de l’autre coté un particulier qui est prié de faire confiance, ce n’est pas du tout, du tout sain... ».

Yoram Elkaim rétorqua pour justifier le stockage et le traitement de ces données par Google :

- par la nécessité d’identifier l’origine des requêtes pour donner des résultats pertinents à l’usager en France qui ne sera pas le même en Belgique qui tape les mêmes mots;

- par la volonté d’aider l’internaute auquel le moteur suggère une orthographe.

Pourquoi pas, mais pas sur que ces arguments aient fait mouche !…


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