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Exil (à Paul Delvaux) (Paul Eluard)

Par Arbrealettres


Parmi les bijoux les palais des campagnes

Pour diminuer le ciel
De grandes femmes immobiles
Les jours résistants de l’été

Pleurer pour voir venir ces femmes
Régner sur la mort rêver sous la terre

Elles ni vides ni stériles
Mais sans hardiesse
Et leurs seins baignant leur miroir
Oeil nu dans la clairière de l’attente

Elles tranquilles et plus belles d’être semblables

Loin de l’odeur destructrice des fleurs
Loin de la forme explosive des fruits
Loin des gestes utiles les timides

Livrées à leur destin ne rien connaître qu’elles-mêmes.

(Paul Eluard)

 

 


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