Qu’il serait bon d’être la poussière de la route
Et que les pieds des pauvres viennent me fouler…
Qu’il serait bon d’être les fleuves qui s’écoulent
Et que les lavandières viennent sur mes berges…
Qu’il serait bon d’être les peupliers sur la rive du fleuve
Et d’avoir le ciel seul en contre-haut et l’eau en contre-bas…
Qu’il serait bon d’être l’âne du meunier
Et qu’il me batte et me câline…
Plutôt cela que d’être celui qui traverse la vie
En regardant derrière lui et sujet au chagrin…
(Fernando Pessoa)