Magazine Culture

Notes sur la poésie : Paul Louis Rossi

Par Florence Trocmé

Ce qui fonde la poésie c’est la forme obscure, justement, qui la sépare du discours. Chaque système, chaque forme de l’écriture s’offre au regard comme une monstration qui, du même coup, signe son identité et son message, et se referme aussitôt sur un secret initial. Voilà ce que nous sommes exactement – dit-elle – et comme nous devons rester : toujours à découvrir. Toujours énigmatiques à nous-mêmes.  
 
 
Nous pourrions suggérer que l’écriture de la poésie n’a rien d’autre à exprimer que cette contradiction entre la pensée et son expression esthétique et littérale. La poésie est probablement l’une des garanties – parmi les plus dangereuses et les plus sûres – qui empêche notre monde de s’abandonner à l’uniformité. Il est possible de déceler dans sa forme et sa composition les éléments qui la relient aussi bien à notre origine qu’à notre possible futur. De toutes les façons que nous considérions l’aventure du langage et de la pensée, il faut en convenir, malgré la prétention des docteurs et des pédagogues, l’écriture de la poésie demeure entre les mains de ses artisans.  
 
Paul Louis Rossi, Visage des nuits, Flammarion, 2005, pp. 13 & 14 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines