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Poezibao a reçu (livres) n° 132/1, dimanche 20 juin 2010

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs
°Jack Kerouac, Sur la Route, Gallimard 
°Robert Creeley, Là, poèmes 1968-1975, éditions Héros-lmige 
°Carlo Bordini, danger / pericolo, Alidades 
°Jean Daive, Insincère, très, Eric Pesty éditeur 
°Christiane Veschambre, Passagères, Le Préau des collines 
°Henri Droguet, Boucans, Wigwam 
°Joseph Mouton, Hannibal tragique, suivi de Hannibal domestique, Les Petits Matins 
°Claude Ber, Le Livre, la table, la lampe, éditions Le Grand Incendie 
°Claude Dourguin, Chemins et routes, Isolato 
°Gérard Bocholier, Abîmes cachés, L’Arrière-pays
 
Notices détaillées de chacun de ces ouvrages en cliquant sur « lire la suite de... »  

•Jack Kerouac 
Sur la route, le rouleau original 
Édition établie par Howard Cunnell, préfaces de Howard Cunnell, Penny Vlagopoulos, George Mouratidis et Joshua Kupetz, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Josée Kamoun 
Gallimard, 2010 
24 € 
Sur cet important évènement éditorial, Poezibao propose de lire la belle note de lecture de Didier Jacob sur le site BiblioObs, qui propose une photo du fameux rouleau et donne accès à des extraits.  
« Quand tout le monde sera mort, a écrit Ginsberg, le roman sera publié dans toute sa folie ». Dont acte (Dos du livre)  
•Robert Creeley 
Là, poèmes 1968-1975 
Traduction Martin Richet 
Éditions Héros Limite, 2010 
20 € - sur le site de l’éditeur 
En prélude à l’entrée de Robert Creeley dans la base de données et l’anthologie permanente de Poezibao, quelques citations extraites du site de l’éditeur :  
«Ce n’est pas ce que dit un poète qui compte comme œuvre d’art, a un jour écrit William Carlos Williams, c’est ″ce qu’il fait, avec une telle intensité de perception que son œuvre vit d’un mouvement intrinsèque qui témoigne de son authenticité″. Je ne connais pas de poète contemporain doté d’une telle sensibilité au moment de fabrication (et, en poésie, faire signifie aussi décomposer) ; chez Robert Creeley, chaque ligne est soigneusement affûtée.»
Susan Howe
«Jamais je n’ai rencontré sens plus subtil de la mesure, excepté dans les poèmes d’Ezra Pound.»
William Carlos Williams
«Robert Creeley a créé un noble corpus de poésie qui prolonge les œuvres de ses prédécesseurs Pound, Williams, Zukofsky et Olson, fournissant comme eux à ses successeurs une méthode d’exploration de notre nouvelle conscience poétique américaine.»
Allen Ginsberg 
•Carlo Bordini
danger / pericolo 
Traduit de l’italien par Olivier Favier 
Édition bilingue 
Éditions Alidades, 2010 
7 € 
« C’est comme un verre il s’est brisée ne moi, tranquillement 
  c’est une perte 
irréparable
 ; » (p. 27) 
Olivier Favier donne ici un second volume de la poésie de Carlo Bordini. Voir ici le compte rendu d’une soirée Traduction organisée par Poezibao et où le poète était présent, avec son traducteur.  
•Jean Daive
Insincère, très 
Eric Pesty, éditeur 
9 € 
« Il n’y a pas de Gainsborough 
dans la maison familiale 
et mon père ne joue pas Frédéric 
Chopin – 
Il lit les partitions. 
Sonates déchiffrées 
mentales 
dans un silence d’étude. 
Révolutionnaire est le mot
. »  
•Christiane Veschambre
Passagères 
Le Préau des Collines, 2010 
12 € - site de l’éditeur 
« Lorsqu’on est chassé de ce qui nous tenait lieu de lieu - d’un amour, du regard sur nous d’un amour qui nous fait croire à notre cohérence - on devient passagère. Passagère des jours et des nuits dont la succession n’est plus sûre, passagère des lieux, démultipliés par l’errance, que l’on traverse. Et traversé aussi par les voix passagères engouffrées dans notre être poreux. Écrire alors c’est tenter de redonner lieu, durée et forme à cette âme dépecée au moment même où il n’y a plus ni récit, ni sol, ni architecture possibles. Expérience finalement passagère pour celle qui, un jour, accepte de s’arrêter devant le pesant et immobile animal, son "bœuf", dont elle se découvre l’hôte. Et pour "sentir dans la paume des deux mains jointes le poids de ce qui vient de se vivre". (dos du livre) 
•Henri Droguet 
Boucans 
Wigwam, 2010 
5 € - sur le site de l’éditeur 
Ce livre est le dernier à paraître dans la collection rouge Wigwam, créée par Jacques Josse ; c’est le quatre vingt unième de cette série de plaquettes de 16 pages, imprimées en typographie et comportant en 4ème de couverture un fragment manuscrit de l’auteur.  
Poezibao proposera très prochainement une note de lecture de ce livre par Bruno Fern.  
•Joseph Mouton
Hannibal tragique, suivi de Hannibal domestique 
coll. Les Grands soirs, Éditions Les Petits Matins, 2010 
15 € 
« J'avais depuis longtemps l'obsession des histoires et je me suis mis, assez spontanément, en fait, à raconter une histoire de scénaristes embauchés par la Mouton-Goldwyn-Meyer, pour voir les choses vraiment à travers les lunettes de Hollywood, si tu vois ce que je veux dire... _ Ouais ! je vois. _ Et en même temps, comme je flippais un max et que ça m'empêchait d'avancer, je continuais à raconter mes moments de creux, ça fait pas une histoire, tu vois ? _ Ouais, je vois, je crois que je vois. _ Alors, je m'accrochais aux détails les plus durs, limites sordides, et je voulais... _ Pourquoi ça s'appelle Hannibal tragicomique ? _ Non, c'est pas ça, le titre. Mais Hannibal ça m'est venu quand il a fallu que je change mon titre, justement... quand ils m'ont demandé de plus mettre Delenda Ouest. Je me suis dit "Carthago" : "Carthago, c'est quand même la patrie d'Hannibal, non ?". 
Joseph Mouton est né en 1954, ancien élève de l’ENS, il enseigne l’esthétique à la Villa Arson à Nice. (Dos du livre)  
•Claude Ber
Le Livre, La table, la lampe 
coll. Les petites anthracites, Éditions le Grand Incendie, 2010 
10 € 
« le nu à même les mots 
faisant histoire du poème et poème de l’histoire » 
 
Les dédicataires du livre sont le Commandant de compagnie FFI, René Issaurat, qui n’est autre que le père de Claude Bert et René Char. Lire un extrait et une courte présentation chez remue.net 
•Claude Dourguin 
Chemins et rouges 
Éditions Isolato, 2010 (fiche des éditions sur le site du Marché de la poésie) 
20 € 
« Ainsi un ″livre des chemins″ qui évoquerait, recenserait sans du tout faire œuvre savante, les figures diverses des chemins, leurs histoires, leurs particularités géographiques. Ou bien un traité exact et poétique, recueil des singularités des reliefs et des terres, provinces et leurs façon de dire″, entre promenades et souvenirs, en susciter les pages. 
Comme tout chemin, toute route est invite au parcours, sollicitation intérieure impérieuse de ″là-bas″, et, repris par la voix intérieure qui intime d’y souscrire sans réserve appel au départ autant que don d’ici – terres, villes, paysages – nous voici requis. Itinéraires et vagabondages, moments et songes, bien des manières d’aller par monts et par vaux, sont inséparables du grand imaginaire des routes – ceux qui les empruntèrent et y trouvèrent nourriture, inconnus ou figures compagnes, Nietzsche, Stifter, Brahms, Dürer, tant d’autres, écrivains, peintre qui en fixèrent le rêve ; cartes et techniques et l’Histoire qui les a façonnées, bouleversées, peuplées » (Dos du livre, extrait) 
•Gérard Bocholier 
Abîmes cachés 
L’Arrière-Pays, 2010 
11 € 
« On est de son enfance comme d’une prison. Ma prison fut acceptée, épousée, volontaire. Elle avait des coteaux pour murailles, des vignes, des jardins pour couloirs et pour cellules. Peu m’importaient ses petites dimensions. Pour moi elles étaient immenses et ce qui se passait au soleil du printemps et sous les ors de l’automne, dans un coin du jardin, remplissait mes sens, tout mon espace intérieur. J’ai aimé les cortèges de vent dans le haut tilleul contre la maison et dans les frênes du talus. De terrasse en terrasse, je pouvais m’élever jusqu’au sommet du puy. De là, j’embrassais la chaîne des volcans, la plaine avec ses vagues dorées, les petites ondes rougeâtres des toits, les pentes où les rangs de vignes s’alignaient, aussi propres et beaux que des allées. J’aspirais les souffles, les lueurs, les senteurs. Je ne souhaitais pas d’autres vues, d’autres horizons. Je comprenais obscurément qu’un cercle de feuillage peut renfermer tout un monde, abriter une réserve d’émerveillements. Ce n’était pas des instants de pensée, mais chaque jour la rencontre d’une présence inconnue et sacrée » (Dos du livre) 


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