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La poésie d'Ariane Dreyfus : ce geste infiniment doux d'accueillir, par Matthieu Gosztola

Par Florence Trocmé

La poésie d’Ariane Dreyfus : ce geste infiniment doux d’accueillir. 

Le dernier recueil d’Ariane Dreyfus dont rend compte Antoine Emaz ne saurait être séparé, à mon sens, des précédents livres de poésie de l’auteur, car, chez Ariane Dreyfus, c’est une parole poétique une et indivisible qui s’offre à nous - son unicité est d’un seul élan, d’une seule belle vitesse, une seule cohérence - bien que fragmentée en poèmes, au fil des recueils. Ainsi, je continue ici, à ma façon, le geste critique précis et englobant d’Antoine Emaz. 
 
De même que la poésie d’Ariane Dreyfus est accueil (totalement), elle nous invite à accueillir son œuvre entière comme s’il s’agissait d’une seule parole. Une seule parole qui nous rappelle combien l’écriture est chez l’auteur affaire de vie, prolongement de vie mais aussi expression d’une vie plus intensément vécue, comme si l’écriture permettait d’être soi-même sans aucun obstacle, sans aucun faire-valoir, comme si l’écriture était la façon qu’avait le visage de se déshabiller de toute possibilité de pose, et de paraître dans une nudité originelle, nudité qui nous est confiée dans un chuchotement, nudité cristallisée en poèmes, et qui nous renseigne autant sur notre être même que sur celui de l’auteur. Ariane Dreyfus suggère elle-même cette idée dans les entretiens qu’elle a donnés à Poezibao, et qu’il s’agit de relire, tant ils sont expressifs quant à l’écriture poétique, son mûrissement, sa cristallisation: 
Nudité qui nous renseigne sur notre être même et sur la façon dont nous pouvons nous tenir dans la joie de vivre, en étant présent, intensément présent face à l’autre. Ainsi, par exemple, Ariane Dreyfus permet-elle à une émotion (très forte) ressentie lors de spectacles de danse, de cirque, ou lors de projections cinématographiques, une émotion suscitée par la grâce de l’altérité, de se continuer dans un poème, de se continuer plus encore que de se prolonger, car elle acquiert une seconde vie par le biais de l’écriture.  
 
Afin de montrer toute la cohérence de cette parole, et la résonance, durable et précise, qu’elle peut avoir dans  nos vies, j’ai tenté de la reconstituer dans une possible linéarité, mettant en lumière certains vers en les faisant jouer les uns avec les autres - j’ai ainsi choisi quelques recueils qui me semblent extrêmement révélateurs d’un parcours - en donnant, ponctuellement, la parole à des auteurs qui lui sont proches, et qui ont pu, à un moment ou à un autre de sa vie qui est toute entière poésie, aimanter son écriture.  
 
Pour lire l’ensemble de cette étude de Matthieu Gosztola grâce à ce lien :
Téléchargement Matthieu Gosztola, Etude sur la poésie d'Ariane Dreyfus


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