À bout de forces je cède, comme si le corps manquait de corps - dérive, - mais là - d'autant de détresse, beuglant : cris. Plus encore : rage. Si je ne puis échapper, ils m'ouvrent, chargée d'humiliation.
Quel surcroît de remords m'effondre - hors tout - me délabre, - qu'en cette ruine : d'être (comment non ?), il me faille expier, rendue, à battre en retraite, si cassante. Peur aussi. Demain - quelle hache ?
Châtiment d'ailleurs : d'où (desquels désirs, soif d'amputation) venu ? Subi à la fin : privé de substance, - moi !
Crime qu'un mot, tel qu'harassé, le crâne - ici, le répercute fût-ce en trop, en moins, dans tous les cas - en dedans. Marqué de trous.
Yaël Cange, Stridences, poèmes, coll. " Double hache ", éd. Bernard Dumerchez, 1993, pp. 153
L' Anthologie poésies du cri est une proposition d'Alain Marc
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