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Yannis RITSOS

Par Antwan

Plein soleil de janvier ; transparence glacée, dénudante.

D'un coup tous les nuages se sont dissipés.

Sur les collines boisées,

encore assombries par les grandes pluies, s'élèvent les fumées bleues des bergers. Et à l'arrière-plan, les chaînes de montagnes

d'un bleu exclusif – le bleu suprême. Dans ce paysage vaste et limpide – dit-il – aucune autre couleur

n'a place,

excepté le rouge infime du coq qu'on a égorgé

sur la pierre des fondations. Ce furent ses paroles.

Et il entendait par là

le mouvement de deux doigts qui découvrent

une épaule nue, une plaie, une source ou un rêve.

Yannis RITSOS

Soli intrevu di ghjinnaghju ; trasparenza ghjacciata, snudenti.

D'un colpu l'acchiata 'n i nìvula.

Da i pughjala arburati

sempri à l'umbra di i ranzati, còdda u fumu grisgiu di i picuraghji. Più indà,

u dossu 'lli muntagni

un turchinu sclusivu – u turchinu supremu. In 'ssu paisaghju apartu è lìmpidu – dissi – nisciun' altru culori

t'hà drittu,

fora ch'e u russu mìsaru di u ghjaddu ch'idd' hani scannatu

nant'à a petra 'lli fundazioni. Tal' fùbbini i so paroli.

Vulia dì

u muvimentu di i dui dita chì scòprini

una spadda nuda, una firita, una surghjenti o un sonniu.

.

in --- La Maison Morte et autres poèmes --- Maspero --- 1972

.

trad. fr. Gérard Pierrat

trad. cr. Stefanu Cesari


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