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Notes sur la création : Georges Perec

Par Florence Trocmé

Ne pas attendre des évènements de ma vie réelle – l'achat d'une vieille maison et son retapage, une maladie, etc. – la matière d'un roman mais projeter sur le quotidien qui m'entoure la grille de mon écriture.  
Ne pas séparer l'écriture de la vie. 
Ne pas distraire à la vie mondaine les quelques minutes quotidiennes nécessaires à la sécrétion de mon génie mais faire coïncider au plus près mon travail (écrire) et ma liberté (écrire).  
Notre écriture se forme dans la mouvance des écrivains que nous découvrons. Leur constellation unique façonne un puzzle dont nous sommes en quelque sorte la pièce manquante. 
Le mot qui semble le plus juste lorsque je m'efforce de me définir et de définir le travail que je fais n'est ni romancier, ni même écrivain, mais homme de lettres : un homme dont le travail a pour objet les lettres, l'alphabet : mon travail ne se fait pas avec des idées, des sentiments, des images.  
 
 
Ce texte est la transcription d'une page de cahier reproduite à la page 113 de Portraits de Georges Perec, BNF, 2011 et il est signalé qu'il est différent de celui paru dans Le Figaro le 8 décembre 1978 et qui portait le même titre".  


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