Magazine Culture

Poezibao a reçu n° 189, dimanche 30 octobre 2011, série 1

Par Florence Trocmé

[série 1]
  

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.  
Devant l’afflux de livres, Poezibao n’est plus en mesure de présenter chaque livre reçu de façon détaillée. Tous les livres reçus seront donc cités mais une partie seulement d’entre eux fait l’objet d’une présentation plus complète, accessible en cliquant sur « lire la suite de… » 
 
•Zbigniew Herbert, Corde de lumière, Œuvres poétiques complètes, 1, Le Bruit du temps 
•Zbigniew Herbert, Le Labyrinthe au bord de la mer, Le Bruit du temps 
•Tristan Tzara, Poésies complètes, Flammarion 
•Ingeborg Bachmann, Paul Celan, Le Temps du cœur, correspondance, Seuil 
•Antonin Artaud, Cahiers d’Ivry, I et II, Gallimard 
 
À propos de ces cinq livres, lire une présentation détaillée en cliquant sur « lire la suite » 
 
  et aussi : 
•Alain Freixe et Raphaël Monticelli, Madame des villes, des champs et des forêts, L’Amourier, 2011, 100 p., 12 €. (en savoir plus) 
•Marie Huot, Dort en lièvre, Le Bruit des autres, 2011, 88 p., 12 € (en savoir plus) 
•Philippe Blanchon, La Salamandre, Emilie & Nathan, La Termitière, 2011, 102 p., 12 € (en savoir plus) 
•Bernard Mazo, Dans l’insomnie de la mémoire, Voix d’Encre, 2011, 112 p.,, 19 € (en savoir plus) 
•Eric Sénécal, Burlesques, éditions Clarisse 2011, 10 €  (en savoir plus
•David Rosenmann-Taub, Cortège et Épinicie, Éditions Bruno Doucey, 2011, 272 p., 18 € (en savoir plus
 

 

•Zbigniew Herbert, Corde de lumière, Œuvres poétiques complètes, 1, traduit du polonais par Brigitte Gautier, édition bilingue, Le Bruit du temps, 2011, 528 pages, 26 € 
•Zbigniew Herbert, Le Labyrinthe au bord de la mer, traduction du polonais et introduction de Brigitte Gautier, édition bilingue,  Le Bruit du temps, 2011, 268 p., 20 € 
Pour en savoir plus, le site de l’éditeur
 
Premier tome de la traduction intégrale des neuf recueils de poèmes de Zbigniew Herbert (1924-1998) au Bruit du temps, ce volume réunit : Corde de lumière / Struna Wiatla (1956), Hermès, le chien et l’étoile / Hermes, pies i gwiazda (1957),Étude de l’objet / Studium przedmiotu(1961), pour leur plus grande part inédits en français. 
Le Bruit du temps publiera les œuvres poétiques complètes en trois volumes (un volume par an), recueillant trois par trois, chronologiquement, les recueils du poète polonais dans une édition bilingue, et une traduction de Brigitte Gautier. Parallèlement, paraîtront à un rythme annuel les trois volumes de ses essais de voyage. 
 
 
•Tristan Tzara, Poésies complètes, présentation et chronologie d’Henri Béhar, Flammarion 2011, 1740 p., 35 € 
 
Né en Roumanie en 1896, Tristan Tzara s'installe à Zurich au début de la Première Guerre mondiale : c'est en 1916, au Cabaret Voltaire, que voient le jour les premières manifestations de Dada, l'anti-mouvement perturbateur dont l'onde de choc se propage très vite en Europe - et notamment à Paris, où Tzara vient s'établir en 1920.
Il est alors proche de Francis Picabia et du groupe de la jeune revue "Littérature" : Breton, Aragon, Soupault... qui vont "adopter" Dada avant de rompre avec lui pour inventer le surréalisme. La trajectoire de Tzara sera dès lors plus solitaire, rythmée par la parution de ses grands recueils poétiques : De nos oiseaux (1929), L'Homme approximatif (1931), L'Antitête (1933), Midis gagnés (1939), De mémoire d'homme (1950)...
Il meurt à Paris en 1963. Cette édition, qui regroupe pour la première fois en un seul volume l'intégralité de son œuvre poétique, permet de la redécouvrir dans sa continuité et sa constante invention. 
Flammarion avait publié une édition en six volumes des Œuvres complètes de Tzara qui est aujourd’hui partiellement épuisée.   
 
 
•Ingeborg Bachmann, Paul Celan, Le Temps du cœur, correspondance, traduit de l’allemand par Bertrand Badiou, Seuil, 464 p., 30 € 
 
Les deux êtres qui se rencontrent dans la Vienne de 1948 encore occupée par les troupes alliées, sont issus de cultures et d’horizons différents, voire opposés : Ingeborg Bachmann est la fille d’un instituteur, protestant, ayant adhéré au parti nazi autrichien avant même l’accession de Hitler à la chancellerie du Reich (1932) ; Paul Celan, né dans une famille juive de langue allemande de Czernowitz, au nord de la Roumanie, a perdu ses deux parents dans un camp allemand et a connu l’internement en camp de travail roumain pendant deux ans. 
Cette différence tout comme la tension pour la dépasser, le désir et la volonté de renouer sans cesse le dialogue par-delà les malentendus et les conflits déterminent leur relation et la correspondance qu’ils échangent du premier jour, en mai 1948, où Paul Celan fait cadeau d’un poème à Ingeborg Bachmann jusqu’à la dernière lettre adressée en 1967. 
(site de l’éditeur) 
Ont également parues au Seuil deux autres correspondances de Paul Celan, celle avec son épouse Gisèle Celan-Lestrange et celle avec Ilana Schmueli. 
 
 
•Antonin Artaud, Cahiers d’Ivry, I et II, février 1947 – mars 1948, texte établi, préfacé et annoté par Evelyne Grossman, Gallimard 
→Premier volume, cahiers 233 à 309, 1166 p., 34,50 € (prix de lancement) 
→Deuxième volume, cahiers 310 à 406, 2352 p., 35 € (prix de lancement) 
Les deux livres sont disponibles en un coffret, 69 € 
 
Les derniers Cahiers d'Ivry constituent la fin des Œuvres complètes d'Antonin Artaud. Ces volumes couvrent la période qui s'étend de février à mars 1948. Inlassablement, il continue d'y mettre en espace ce qu'il nomme son nouveau Théâtre de la Cruauté. Que signifie avoir "un esprit qui littérairement existe" ? C'est la question qu'il posait à ses débuts à Jacques Rivière, le directeur de La NRF. Vingt ans plus tard, après une longue traversée d'enfermements asilaires, la question est réapparue.
C'est bien en effet cette fondamentale question de l'inspiration - question qui hanta aussi les surréalistes - qu'il reprend sans relâche: comment commence-t-on à écrire ? Qui écrit, qui pense en moi ? Quel démon s'empare du Verbe humain avant qu'il ait commencé à penser ? Au fil des pages, les lettres se mettent en mouvement, un rythme progressivement émerge, accompagné de coups, de cris : chorégraphie de gestes et de voix, dessins semés sur la feuille. "Je ne suis jamais né", répète-t-il depuis son enfermement dans l'asile de Rodez, et donc je ne peux pas mourir. À entendre comme production infinie d'écriture, système perpétuel, "machine de souffle", prolifération sans fin d'un corps sans organes. C'est donc là, au creux des pages, entre les pages et les lignes, d'un cahier à l'autre, que s'opère "la matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie" (lettre du 6 octobre 1946 à Henri Parisot). 


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