Magazine Poésie

Sonnet

Par Vertuchou

Sans plus tâcher de plaire ou même d'émouvoir,
Laisse-moi m'approcher de toi, plus virginale
Que la neige ; apprends-moi ta paix impartiale,
Anéantis en moi la force et le vouloir.
Je veux cacher mes yeux, plus tristes que le soir,
A tes yeux ; oublier jusqu'au petit ovale
De ta face, et, mon front dans le frais intervalle
De tes seins, sangloter des larmes sans espoir.
Mes pleurs sont un poison très lent que je veux boire,
Au lieu de mendier à quelque amour banal
L'ingrate guérison, l'aveuglement final...
Près de toi mon désir se consume illusoire.
O mes regrets ! combien j'éprouve encor ce mal
De rêver au bonheur auquel on ne peut croire !
Natalie  BARNEY 


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