Tout venant
il a déplu
brocante et troc l'or fluide
et fourchu des foudres
s'efface au ciel ouvert et sec
comme la langue d'un pendu
ainsi tout autour de l'ailleurs au temps
du capiteux loisir l'amour uni
que ardent fou s'en va-t'à la
prairie saugarure bigrenue
duveteuse et bruissante
aux acharnés zonzons des melliflus essaims
et bombinants paquets des mouches
à conchiures
et c'est l'hiver
-onglées! chemins pourris!
l'oeil vitrifié des flaques!
jonchaies brisées à la grisure!-
le décontent marche démarche
contremarche enfin défoui
du ventre à sa moman
loin des années vertes noires
-pères & fils semblablement tortus
rogneux et muets-
il mesure la mer
au-delà de la mer
s'encréche entonne aux mages
face à l'âne le boeuf
le chat la belette et le catoblepas
son hymne et ses antiennes:
"Cap à nulle
part au blanc rien
cap au ni vu
ni connu noir
taille ton pain
taille ta route
sauve le vent!
Avance! Avance
à la fin..."
(16 décembre 2011)
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Bout à Bout
La grosse bête amie la jolie mer machine
longuement peinte énigme familière
va vient germe et mitonne
laboure laboure
toujours laboure
et ça gerbe
au ciel intouchable
sac à suie pouque de jute
tombereau caveau d'épluchures
romances et ronflonflons
massivement l'averse est chue son émeute
barbèle l'ardoise et la lande
lumière inopinée ombre habitable
à l'orée ça rit
à la jachère fuireusement
les velimeux serpents crochent au cul
des soudards leurs dégaines à fourbis
l'apôtre fourbu
rêveur de trop peu déclouté
chantourné taillé
en pièces chante encore
l'amer défi le départ et le départage
"c'est à rire mes faux vrais
semblables mes frères c'est à dire
la frime et la grime
et ça vous ira ira
je vous tordrai le cou
misérables je ne prendrai
rien de vos songes mensonges
fables rien feintises
rongeries et griffures pour vous sauver
parce que martyr c'est mûrir un peu
j'aurai gueulé froid noir
douceur
délivrance
j'aurai gueulé"
(5 janvier 2012)
Parlotte
noir blanc tout est à suivre
presque perdu depuis toujours déjà
le vent le crochu le fournisseur d'excès
trousse d'insaisissables nymphes
et l'estran réel gèle
on jette à la natale tombe
l'encaustiqué cercueil
et le brousseux chantre la tête ailleurs
il opère affabule il tonne:
"Chutez chutez mortellement
au torrentiel cosmos à la joie"
puis au refrain:
" mourra bien qui
mourra le dernier"
c'est rue du pet du diable de la pie
qui fume et du temps
retrouvé rue de l'Inconnu
great college street/ Camden Town
c'est partout ailleurs dans l'exubérance
parfumée touffue des giroflées
on scande: "Reviens! Arthur reviens!
ils sont devenus fous!"
on l'entend songeusement passer
la porte fatale et noire l'escalier idem et
dérobé l'absent répondant notre rocheux
témoin venu repartu et c'est
faible massivement farouche et doux
un souffle transitivement
qui dit:
"je préfèrerais ne pas"
(quelqu'un l'a déjà dit)
(18 janvier 2012)
Henri Droguet, poèmes inédits.
Henri Droguet dans Poezibao :
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