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Programme trimestriel de La Maison de la Poésie de Rennes, Printemps 2008

Par Florence Trocmé

Lionel Bourg, Valérie Rouzeau, Jacques Demarcq et Eugene Savitzkaya

Beauséjour - Maison de la Poésie,   47, rue Armand Rébillon,   35000 Rennes 02 99 51 33 32  - 06 18 63 35 41  -  [email protected]

Lionel Bourg
Poète en résidence de Printemps 2007
« C’est tout ce que je n’ai pas vécu, tout ce qui ne me fut pas donné qui soudain se saisit de moi, m’étreint, me bouleverse : on ne guérit pas de ses jeunes années. »
Lionel Bourg, Le chemin des ecluses, Folle avoine, 2008
Avec la complicité d’Yves Prié, éditeur des éditions Folle Avoine,
Lionel Bourg viendra partager Le chemin des écluses, publié aux éditions Folle Avoine en avril 2008 qui est le résultat d’un travail réalisé en résidence d’auteur à la Villa Beauséjour de Rennes.

Jeudi 4 avril
19h30, Péniche Spectacle, 30 quai Saint Cyr, Rennes
Invité à la villa Beauséjour (Maison de la poésie de Rennes) durant les mois d’avril et mai 2007, Lionel Bourg s’est emparé du mot « résidence » avec aplomb. Il l’a bien calé dans sa tête, l’a fait bouger à sa façon en le laissant travailler en douceur, dans le studio aménagé à l’étage, avec vue plongeante sur le parc (où des enfants, il y a quelques décennies encore, s’égaillaient sans doute) puis sur l’eau grise (ou verte) qui file en rencontrer une autre, tout aussi sombre, aux abords du centre ville. C’est dans ce havre qu’il a jeté l’ancre, décidant d’y rester soixante jours d’affilée et de noter, d’annoter, au fil de son séjour au bord du canal, tout ce qu’il ramènerait de ses nombreuses balades, escapades, virées, découvertes et rencontres alentour.
(…)
Au total, quatre-vingt kilomètres « d’eaux captives » s’en vont ainsi rejoindre la Manche après passage obligé (et parfois mouvementé) des 48 écluses. Un fil que l’on peut suivre pour aller à la rencontre de paysages inconnus. On peut également s’en écarter... Lionel Bourg ne va d’ailleurs pas s’en priver. Il aime trop les imprévus, les intervalles, les brisures, les brusques envies d’aller voir ce qui se trame à côté, à quelques encablures, sur l’autre versant du talus d’en face pour se maintenir (en pilotage automatique) sur une route trop balisée.
S’il y a Le Chemin des écluses, il y a aussi, pêle-mêle, à portée de main et de regard, présents dans les parages, le Nouveau-né de Georges de La Tour au musée, l’ombre de Léo Ferré à l’anse Du Guesclin ou celle de l’abbé Fourré sur les rochers de Rotheneuf. Il y a Châteaubriant gisant de tout son long au Grand Bé. Il y a les poèmes du trop méconnu Gilles Fournel en embuscade et les Gueules de Fort d’Elice Meng à voir à Saint-Père. Sans oublier Cancale, Dinan, Combourg, Brocéliande… Il faut vite multiplier les rencontres. A chaque fois s’approcher, toucher, découvrir, s’émouvoir. Y mettre son corps, son être, sa mémoire, ses lectures. Donner autant que l’on reçoit. C’est ce que fait Lionel Bourg dans ces pages où, prenant ses « aises avec le tracé du canal », il réussit à contourner les écluses (et bien d’autres obstacles : abandonnant ici un « affreux crucifix », s’insurgeant là contre le manque de respect des livres dont font preuve certains vendeurs officiant à Bècherel) pour aller, résolument, avec force ou nonchalance, vers ce qui vit, souffle, ouvre et incite au partage.
Jacques Josse

La Poète en Résidence de Printemps
Valérie Rouzeau

« Je me redeux
   M’aperçois passante et m’arrête dans la vitrine d’une
        pharmacie ancienne avenue des Batognolles
J’ai mis mon cœur aux encombrants dessous un bouquet
         d’anémones
Mais je n’ai pas jeté ma vie »

Valérie Rouzeau, Apothicaria, Wigwam, 2007

Valérie Rouzeau se fabule d’un texte comme de la vie aussi fabuleusement qu’il l’est nécessaire pour tordre au réel sa serpillière. Elle rosse comme personne tout ralentissement cardiaque. Coeur au pied de guerre dans l’écriture et jusque dans la vie. D’une famille de récupérateurs et ayant adopté dans sa généalogie familière : Robert Desnos, Lewis Carroll, Guillaume Apollinaire, Sylvia Plath, William Carlos Williams, et tant d’autres. Ses poèmes piquent autant dans le parlé qu’ils creusent la profondeur de l’écrit. Illimités dans leur expérience. Ou justement si, rivés à l’expérience de langue pour en transgresser l’usage le plus familier et l’envelopper d’une disproportion fantastique : celle du poème. On peut la lire dans Pas revoir, on ne peut déjà plus la lire dans Va où. On peut aussi la lire dans Apothicaria, Kekszakallu, Récipient d’air. On peut l’entendre dans le CD « Valérie Rouzeau lit ses poètes » (Ed. du Temps qu’il fait). (On peut même écouter quelques chansons qu’elle a composées pour les derniers albums du groupe Indochine). On peut la rencontrer à l’occasion des lectures qu’elle proposera pendant sa résidence de deux mois à Beauséjour - maison de la poésie de Rennes.
Nolwenn Mesnard

Du 28 Avril au 25 Juin, Valérie Rouzeau habitera de ses mots et de sa présence, la Villa Beauséjour pour la sixième résidence d’auteur(e).
Accueilli par l’équipe de la Maison de la poésie, elle ira à la rencontre de groupes scolaires, sociaux et autres et commencera l’écriture d’un texte de commande, qui sera publié en 2009.
Deux rencontres publiques sont organisées durant sa résidence.

Mercredi 7 mai,
19h30, Villa Beauséjour
Valérie Rouzeau lit Apothicaria, publié aux éditions Wigwam en 2007

Jeudi 12 juin,
19h30, dans le jardin , Villa Beauséjour
Carte Blanche au résident
Autour de Valérie Rouzeau et de son invité, Jacques Demarcq, cette rencontre sera l’occasion d’un moment de complicité artistique à partager.

Le poétoiseau Jacques Demarcq, rimbaudelairien à ravir, n’a pas son pareil pour vous inventer carnaval et raffiner le mardi-gras (je me sers de sa formule). D’une poignée de syllabes bien choisies il part… marionnettiste fabuleux et certainement un brin toqué des Zozios, son grand œuvre à paraître avant le solstice d’été chez Nous (c’est-à-dire Benoît Casas de Caen). Auteur de merveilles, notamment d’un opéra pour enfants intitulé – en hommage à Breton - L’Air de l’eau (éditions J-M Place, Paris, 1985) et de divers opus dont Chin Oise Ries (hélas introuvable, une pièce de collection éditée par G & g, Beauvais, 2000), Contes z’à diction (Comp’Act, Chambéry, 2002) et Rimbaud x 9 (éditions Voix, 66200 Elne, 2005) Jacques Demarcq est également le traducteur génial du génial Cummings dont il a fait paraître plusieurs ouvrages, chez Clémence Hiver (demander le catalogue qu’il en vaut la peine en écrivant à Brigitte Rax, BP 13, 30610 Sauve) et récemment dans la nouvelle collection de poésie poche du Seuil 95 Poèmes qu’il introduit magistralement. Savant émotif unique poétoiseau.
Valérie Rouzeau

Eugène Savitzkaya
«  C’est janvier, le chat le dit dans la rue en cris d’amour, c’est janvier mes princesses, c’est étirement de la voie lactée, répond le fou trop poli à son balcon de pierre, c’est dit comme un murmure, au Bosphore la mer ploie sur son fond convexe, ça va craquer car la mer noire bouillonne : la fileuse a rejoint le bouvier en traversant à la nage le fleuve de lait. Le chat d’Agimont, dit Janvier, passe benoîtement sous le balcon du fou, du fou trop poli, en suivant les dessins du bitume. Y lisez vous les écritures muettes ? »
Eugène Savitzkaya, Le fou trop poli p.39- 2005- Éditions de Minuit

Lecture-rencontre
En partenariat avec la maison de la Poésie de Nantes
Vendredi 16 Mai, 19h30
Dans le jardin de la Villa Beauséjour,
Né à Liège de parents immigrés, Eugène Savitzkaya na eu de cesse de rechercher dans sa vie comme dans son écriture les chemins de la liberté.
Il publie ses premiers poèmes en 1972 après avoir remporté le prix « Jeunes Poètes » de Liège, puis à l’Atelier de l’Agneau, éditions animées par Robert Varlez et Jacques Izoard.
À partir de 1975, il décide de vivre de son travail d’écrivain. Il écrit des récits, des poèmes et des essais sur la peinture. Une partie importante de ses livres, depuis Mentir en 1977, a paru sous la couverture des éditions de Minuit.
Il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Il a reçu en Belgique en 1994 le Grand Prix triennal du roman pour Marin mon cœur. Il a été lauréat du Prix des découvreurs en 2004.
« Poète plus que romancier, il porte une observation minutieuse sur le monde, les animaux, les plantes , la désagrégation du vivant . En pure folie » Thierry Guichard - Le matricule des anges


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