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Rhissa Rhossey : Du chaos libyen à la libération de l'Azawad

Publié le 07 avril 2012 par Yasida

Même mes pas ont changé

Je suis un homme libre

Rhissa Rhossey

De la chute du colonel libyen à la débâcle de l'armée malienne en passant par le  MNLA  et  Ansar Edine

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site du  MNLA  

Il y a quelques mois à peine, nous parlions du chaos qui suivrait, inéluctablement, la chute du dictateur Kadhafi . Peu de gens, dans leur enthousiasme; nous croyaient.
Le temps nous a donné raison. Le chaos tant redouté est si présent  ...
A l'intérieur de la Libye, c'est la guerre totale. Les tribus s'affrontent, réclament la sécession. Aucun espoir à l'horizon.
Dans cette confusion, certaines choses apparaissent désormais avec beaucoup plus de clarté dont les rapports du colonel défunt avec ses soi-disant frères touareg. Avec le recul nous comprenons aisément que Kadhafi n'a jamais aidé la rébellion.
Quand les rebelles se  servent eux-mêmes dans les magasins d'armement, nous voyons ce dont ils sont capables.
Le MNLA est une suite logique au chaos libyen. Après la chute du dictateur les enfants de l'Azawad sont rentrés naturellement chez eux, avec armes et bagages.
Comme en 1990.
Mais la mémoire collective a oublié une chose : ces fils de l'Azawad avaient quitté leur pays sous la contrainte de la répression de 1963.
Seulement, cette fois-ci, la donne a changé.
Les rebelles se nomment désormais révolutionnaires.
Ils réclament ouvertement ce qu'ils ont toujours voulu : un État.
La partition physique du pays car dans les esprits le pays n'a jamais été. Un exemple banal qui exprime bien l'évidence : quand vous êtes à Bamako et que vous voulez allez au nord, à Kidal ,on dit que vous allez pays touareg.

Il y a deux guerres au Mali

il y a deux guerres au Mali

Ces révolutionnaires aguerris déjà par tant de conflits, connaissant parfaitement leur pays, voulant eux aussi leur printemps , n'avaient qu'un objectif : libérez l'Azawad.
Mais aussi, et surtout,, purifier leur dessert, le pays de leurs mères des  islamistes, de tout bord et de tout poils qui y pullulent en toute impunité , et des  narcotrafiquants.
Rapelons-noius de la mort mystérieuse d' Ibrahim Ag Bahanga  qui, le soir même avait donné une interview à el Watan où il promettait de combattre les salafistes.

La lutte de libération du MNLA était si bien conçue que les mots pour la justifier viennent aisément.
L'assurance qui se dégage de ces cadres tant politiques que militaires est la marque évidente d'une cause juste.
Son état-major a inauguré une forme de combat jusqu'alors inédite dansNla guérilla touarègue : le face à face implacable, l'assaut sans recul, la marche en avant, le harcèlement à la Mao, exactement comme dans le livre rouge.
Des empans entiers tombèrent, ensuite des garnisons, des villes, des,régions en un éclair.
En un rien de temps l'armée malienne n'existait plus dans le Nord. Disloquée, mise à rude épreuve, elle lâchait ses positions, fuyait parfois en même temps que les civils. Comble de la déroute, elle se retrouvait parfois carrément en dehors de ses frontières chez les voisins en Algérie , au Niger, au Burkina.
Le chaos : quelle énigme ? L'une des armées les plus structurées du continent se retrouvait, en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, hors d'état de nuire.

Que se passe-t-il ?
A quel jeu joue Yade ?
Est-ce de la réalité ou de la fiction ? Bahanga aurait-il pressenti Yade à la tète des salafistes ?
Les touareg défendre les intégristes musulmans ?
Sur quelle planète sommes-nous ?
Le MNLA a--il pris l'ampleur du péril ?
Qu'attend-il pour agir ?
Un combattant touareg peut-il se livrer au viol ? Abattre quelqu'un dans le dos ? Torturer un prisonnier ?
Non jamais .  Il y a des zones d'ombre .
Le MNLA, s'il veut être convaincant doit se démarquer des mangeurs de crachats et de porteurs de bouilloires.

Nous nous réjouissons de l'arrêt unilatéral des combats décidé par le MNLA. L'idéal serait le départ sans conditions des nouveaux locataires du Palais des Collines afin qu'ils laissent place à un pouvoir légitime à
même de négocier une paix durable.
Les maliens doivent savoir que le Mali est divisible à l’infini. Le refrain que le Mali est un et indivisible est archifaux : le Mali sous sa forme actuelle a à peine 50 ans. C'est une proto-nation créée de toutes pièces par le colonisateur afin d'assurer ses arrières. Cependant une nouvelle vision des choses est possible s'ils décident - par eux-mêmes et pour eux-mêmes - de  vivre ensemble dans le respect mutuel et l'équité.
Par ailleurs la CEDEAO cette poubelle de l'Occident doit réfléchir avant d'agir. Aujourd’hui les combattants touareg maliens se battent seuls mais si demain si la CEDEAO décide de les affronter elle aura incontestablement tout le Maghreb contre elle.

Nous appelons la communauté internationale ,tous les hommes de bonne volonté, à chercher sans délais une solution pacifique au problème malien
Le pays de Tinariwen, d'Oumou Sanghare, de Farka Touré, de Seydou Badian Kouate ne mérite pas cela .
Non jamais
Rhissa Rhossey

Tchirozerine, le 05/04/2012

Déclaration d'indépendance de l'Azawad


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