L’hypocrisie va-t-elle enfin cesser?

Au-delà de la difficulté à prononcer un mot dont pourtant 9 français sur 10 sont favorables à une traduction dans les faits, enfin allons nous peut-être dépasser cette grande hypocrisie que représente la loi Léonetti et cette simple gestion de la maladie incurable où l’infantilisation et la perte de contrôle sur soi sont soit disant une façon de limiter les souffrances dans le grand barnum lénifiant dénommé soins palliatifs.

Bien sûr que les soins palliatifs sont le premier stade auquel on se doit d’avoir accès dans une société dite développée afin d’éviter des souffrances inutiles pour les personnes qui font le choix de tenir jusqu’au bout, fût-ce dans la dégradation du corps et de l’esprit. Si c’est leur choix, c’est bien leur droit.

Mais édicter en règle commune ces soins palliatifs et donc l’impossibilité de choisir sa fin de vie est d’une indignité et d’une privation de liberté sans nom, le pire étant qu’elle est le plus souvent édictée par ceux là même qui prônent le respect de l’homme et d’autrui.

Comment respecter les autres quand on ne se respecte plus soi-même, qu’on a plus la capacité à agir, privé de conscience sous l’effet des drogues apaisantes qui suppriment les derniers signes de la dignité, privé des moyens physiques permettant de choisir autre chose que son lit de mort?

 De quel droit serions nous privés du choix de finir notre vie parmi les nôtres sous la meilleure image qui soit, laissant des souvenirs heureux, en paix, dernières images qui marquent souvent une vie pour les êtres qui nous sont chers.

Les croyances ont la vie dure, les dogmes surtout, ceux qui veulent nous expliquer que la vie est sacrée, les mêmes qui nous professent que les femmes n’auraient pas le droit de disposer de leur corps en pratiquant une IVG. Ce sont ceux là qui vous obligent aujourd’hui à passer par la case souffrance morale et physique que représentent les soins palliatifs pour nombre de personnes.

Cette hypocrisie sur ce qu’est réellement la loi Léonetti se double d’une hypocrisie dans la pratique quant aux moyens de se procurer le confort d’une fin de vie digne à l’étranger. Même face à la mort, les inégalités perdurent entre ceux qui ont les moyens d’aller mourir dignement en Belgique ou en Suisse et ceux contraints de finir dans ces merveilleux centres de soins palliatifs dont on nous vante sans cesse les bienfaits.

Autoriser l’euthanasie, sous contrôles bien précis bien sûr afin d’éviter les pires dérives, c’est au-delà d’un nouveau droit d’accéder à une liberté de choix supplémentaire, surtout une mesure de justice sociale permettant cet accès à tous.

Nous allons voir jusqu’où ira le courage de ceux qui en avaient fait un argument de campagne électorale et même une proposition de loi dans un passé récent. Le combat n’est pas fini.