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[anthologie permanente] Jacques Dupin & Paul Celan

Par Florence Trocmé

L’été est le temps des rediffusions ! Poezibao revient donc sur ses pas et reprend les tout premiers temps de l’anthologie permanente. Elle s’appelait alors l’almanach poétique et a commencé à paraître le 1er janvier 2002 sur le site Zazieweb aujourd’hui disparu (ce qui fait que les poèmes choisis à l’époque ne sont plus accessibles).  
Les extraits étant très courts lors de ces débuts, Poezibao en publiera deux chaque jour de cet été.  
 
 
1er janvier 2002/Jacques Dupin 
 
Imaginons  
Que s'écroule la prison 
 
Alors le souffle se dégage 
Et se perd, se plante en pleine terre 
Pour resurgir, s'égailler 
 
se livrer au nuage blanc, 
franchir son propre désert, 
un nulle part matriciel asséchant – 
 
il plonge à travers ses orages 
le souffle  - à nouveau vivant.   
 
 
Jacques Dupin, Le Corps clairvoyant, 1963, 1982, Poésie/Gallimard 1999.  
 
• 
 
2 janvier 2002/ Paul Celan 
 
Parle – 
Mais sans séparer le non du oui. 
Donne aussi le sens à ta parole 
donne-lui l'ombre 
 
Donne-lui assez d'ombre,  
donne-lui autant d'ombre 
que tu en sais partagée autour de toi entre 
minuit et midi et minuit. 
 
 
Sprich –  
Doch scheide das Nein nicht vom Ja. 
Gib deinem Spruch auch den Sinn : 
gib ihm den Schatten. 
 
Gib ihm Schatten genug, 
gib ihm so viel,  
als du um dich verteilt weißt zwischen 
Mittnacht und Mittag und Mittnacht.
 
 
Paul Celan, in de Seuil en Seuil, extrait de Toi, parle aussi. Christian Bourgois 1991. traduction de l'allemand de Valérie Briet.  


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