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Le poème du mois

Par Mauss

Il ne faut pas perdre les bonnes traditions, quand bien même elles peuvent paraître incongrues à plus d'un lecteur dont la naissance est largement postérieure au baby-boom qui est notre lot à plusieurs.

Cela rappelle des leçons à apprendre tard le soir, le vélo rangé dans la cour, et avec cette crainte, le lendemain, d'être celui que le Maître allait montrer du doigt pour la récitation "par coeur".

On a le droit d'accompagner cette belle lecture d'un nocturne de Chopin. Pas celui enregistré par Lang Lang, car cela me fâcherait avec Michel Bettane qui ne semble pas porter cet effervescent du piano dans son rude olympe où trônent Celibidache et d'autres noms qui avaient au quotidien des exigences si loin de nos facilités actuelles.

L'automne

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux. Merci au site ICI
lkl
Monsieur Alphonse

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