Anthologie permanente : Jean-Luc Steinmetz

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Trop j’ai souhaité comprendre
à mesure m’éloignant.
Certains reliefs d’ombre adressent un regard.
Les eaux pures retenues sous la terre
parfois coulent par une bouche infime
et le bassin révèle des salamandres aux lignes d’or.
Cris d’un corbeau, le premier sorti de l’arche.
Pour combien de temps suis-je voué au fini ?
On m’a jeté dans l’infini

º

Nombre aux prises avec les nombres.
« Dressez l’état de toute communauté. »
Rappel en force par l’un de l’innumérable,
cette soif d’infini qu’ouvre la nuit
par chacun de ses yeux
et le jour par chaque espèce vivante.
Tables, carnets et listes. Quiconque a son histoire,
son acte de naissance, son destin.
Il ne peut être perdu pour tous.
Il ne peut mourir,
même seul, quand se brise
l’unique faisceau de His de son inassimilable cœur.

º

Je ne pensais pas les heures glisser
si vertigineuses
vers un chaos de fin des temps.
Elles furent pourtant celles que j’appelai sans relâche
tirant de là toute illusion.
Et certain jour je vis briller d’intelligence
pure
               leur passage
« Dolce color d’oriental zaffiro. »

Jean-Luc Steinmetz, Le Jeu tigré des apparences, Le Castor Astral, 2008, pp. 26, 42 et 131.

Bio-bibliographie de Jean-Luc Steinmetz

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