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Charlottesville, Etats-Unis, adopte la première législation anti-drones

Publié le 06 février 2013 par Eldon

An actual umanned drone Charlottesville, Etats Unis, adopte la première législation anti dronesCharlottesville, en Virginie, est devenue la première ville aux États-Unis à adopter une législation anti-drones.

La résolution, adoptée lundi « , invite le Congrès des États-Unis et l’Assemblée générale du Commonwealth de Virginie à adopter une législation interdisant l’utilisation d’une information obtenue à partir de l’utilisation domestique de drones dans une cour fédérale ou d’État» et «s’engage à s’abstenir des utilisations similaires avec des drones appartenant à la ville, loués ou empruntés.  »

La résolution adoptée a été présentée à la mairie par l’activiste David Swanson et l’Institut Rutherford, un groupe de défense des libertés civiles basée dans la ville. La mesure soutient également un projet de moratoire de deux ans sur les drones en Virginie. S’il est signé par le gouverneur Bob McDonnell, Virginie deviendra le premier État des États-Unis à édicter des règlements de drones.

Selon une conseillère municipale, les drones sont «très clairement une menace pour notre droit constitutionnel à la vie privée. » «Si nous ne la devançons pas afin d’établir des lignes directrices sur la façon dont les drones seront utilisés, ils le seront d’une manière très envahissante et nous ne pourrons qu’essayer de  recoller les morceaux».

La résolution adoptée est beaucoup moins restrictive que le projet initialement présenté par Swanson, qui aurait souhaité déclarer la ville  «Zone de non Drone » et aurait tenté d’interdire tous les drones au-dessus de l’espace aérien de Charlottesville «dans le respect du droit fédéral. » Le projet aurait également interdit à tous les organismes municipaux de Charlottesville l’achat, la location, l’emprunt, ou de tester des drones ».

Peut-être que l’objectif n’a pas été atteint mais il n’empêche que l’initiative historique  de Charlottesville doit être saluée.

Car au niveau des libertés publiques, considérablement  menacées par les drones espions, difficile de prétendre le contraire, le  fantasmé Obama ne marquera pas honorablement la présidence, car Obama s’est parfaitement inscrit dans la politique ultra-sécuritaire adoptée par les Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre.

Non seulement Obama n’a pas fermé Guantanamo comme il s’était engagé à le faire lors de sa première campagne électorale mais il a signé en plus la reconduction en mai 2011 du lugubre «  Patriot Act  » de Georges W. Bush et adopté en décembre  de la même année, la Loi  National Defense Authorization Act dite NDDA qui l’a renforcé en permettant notamment à l’armée de  procéder à « la détention militaire illimitée contre qui que ce soit, où que ce soit dans le monde, et pour quelque raison que ce soit», enterrant ainsi définitivement Le Posse Comitatus Act.

Pour ce qui concerne les drones espions, la « Air Transportation Modernization and Safety Improvement Actvient »  adoptée début 2012,  autorise l’utilisation de 30.000 drones espions partout en Amérique à partir de 2015. Ni plus ni moins qu’une moyenne de 600 drones par Etat, aptes à surveiller de nuit comme de jour le moindre recoin des Etats-Unis. (The daily Sheeple)

Les protestations nombreuses, individuelles ou collectives n’y auront rien fait et bientôt des petits engins spatiaux survoleront les villes, les rues et sans nul doute grâce au NDDA, les jardins et les maisons. Et c’est à cette menace prochaine qu’a voulu répondre par anticipation Charlottesville.

Reste cependant que ces mesures protectrices risquent d’être mises à mal par les progrès techniques qui permettront certainement aux drones de voler à des altitudes en dehors de l’espace aérien réglementé des villes comme Charlottesville. Avec l’ARGUS-IS, l’armée américaine dispose ainsi d’un système capable de capturer des vidéos de 1,8 milliard de pixels, permettant de voir les déplacements des individus avec une grande précision depuis une distance de plus de 5 kilomètres dans les airs.

Le « vieux continent » est également plein d’avenir.

Déjà, l’entreprise Française Lehmann Aviation propose de combiner le meilleur des mondes de l’aéromodélisme et des caméras embarquées, en présentant un drone autonome spécifiquement conçu pour accueillir une caméra GoPro HERO 3, le « must » en la matière paraît-il. Avec une vitesse de vol allant de 20 à 80 km/h et une autonomie de 5 minutes, le LA100 est capable de parcourir une distance de 500 mètres pendant son vol à des hauteurs situées entre 80 et 100 mètres.

Et savez-vous à qui il est destiné? Au grand public, à moins de 1000 euros, sans la caméra… (GNT - novembre 2012). Ou quand les espionnés deviennent   »espionneurs ».

Pour les pros, on en est au micro drone:

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 L’Homme a vraiment de l’avenir…

Source: UsNews (en américain)

A lire:

Comprendre la NDDA (Les Crises.fr)

Les effets sur le sol américain de la NDDA (Atlantico)

A voir: un extrait de « L’avènement des drones », VO

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