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Champagne et usage du bois

Par Mauss

Très intéressant article dans l'Herald Tribune du jour sous la signature de Eric Pfanner, page 21.

Où on en apprend de belles et des pas mûres !

L'auteur évoque en introduction les évolutions (les modes ?) touchant l'usage du bois, des barriques, neuves ou d'un ou plusieurs vins.

On le sait ici depuis quasi-mathusalem, mais quand au début du GJE on entendait des commentaires du style "superbe élevage en bois neuf", on a plutôt maintenant des remarques sur les excès de bois, les palais de nos dégustateurs devenant plus sensibles. Des délicatesses de jouvencelles ? Allons, allons : calmons nous !

Bref : les producteurs à la pointe des desideratas de la clientèle pointue s'évertuent à des mariages subtils entre bois et jus. On va dans le bon sens.

Ainsi, en Champagne, alors même qu'un Dom Pérignon se construit toujours en cuves inox, les Krug, les Bollinger, la cuvée Initiale d'Anselme Selosse et d'autres continuent à privilégier, au moins pour certaines de leurs cuvées haut de gamme, l'emploi des barriques bordelaises ou bourguignonnes. 

Si, dans les années d'après guerre, la barrique en Champagne a été moins prisée, ce devait être surtout pour des questions de sous et de travail supplémentaire pas vraiment nécessaire aux yeux de producteurs qui voyaient la croissance de la demande.

Mais, comme Astérix dans son village au bout du bout du monde, un homme s'évertue en Champagne à relancer le bois d'Argonne, arguant qu'il a une finesse de grain à nul autre pareil. Intéressant de lire qu'il y avait près de 200 tonneliers dans les années 50, et que maintenant, Monsieur Henri Giraud ne trouve qu'un seul fournisseur. Car c'est lui, cet Astérix de l'Argonne : au point qu'il a nommé une de ses cuvées sous ce nom forestier.

Je n'en avais jamais entendu parler, ni par Bettane ou Burtschy ou Perrin ou Galloni. Probablement que j'ai mal lu, mais voilà un producteur tout heureux et qui vend cette cuvée Argonne à € 170. Mon adrénaline a fait un petit bond à cette lecture, bond relancé par le prix de sa cuvée "Code Noir" à € 70. J'en étais tout prêt à envoyer un chèque de compassion à Bollinger, Krug et autres noms plus connus dont les prix sont finalement dans des normes locales que je ne soupçonnais point du tout ! Et qui connaît JL Vergnon ?

Revenons sur le bois en Champagne. Il n'y a pas une seule gamme de grands champagnes, bien sûr. Ceux qui aiment, ceux qui veulent du vin en champagne - comme bibi - donneront toujours une préférence à des maisons comme Bollinger ou Krug. Alors que ceux qui boivent le champagne même au petit déj, sur une base peut-être pas quotidienne (quoique) mais au moins hebdomadaire (style NDR) vont rechercher avant tout finesse, bulles exquises, grâce et légèreté, critères d'une ardente nécessité si cette consommation précède d'autres activités humaines tant recherchées… mais c'est un autre sujet.

Une conclusion ? Là encore, on devrait quand même trouver de très bons champagnes à moins de € 60 ou alors, on fera la croix sur cette boisson régionale pour aller - et avec enthousiasme - chercher une finesse de bulle au Clos Saint-Landelin dégusté récemment ou en Franciacorta chez Zanella ou la cuvée Giulio chez Ferrari.

Faut quand même pas pousser Georgette ou Madame Michu dans des dépenses insensées !

QUELQUES IMAGES POUR FAIRE JOLI

fgb
 L'atrium à l'entrée de l'Hôtel Four Seasons de Firenze. Photo impubliable - d'après LE MONDE du jour - sur facebook à moins de cacher la zigounette du Bacchus : dans quelle époque vivons nous !
 
dvh

Strictement impossible de bien photographier le Duomo. D'abord avec la meute touristique déjà là aux aurores, puis le manque de recul de cette piazetta fiorentine !   
fgb
Superbes aiguillères : j'ai failli, mais Ryanair me dit : "streng verboten". On viendra en voiture…  
fgbn
Room service à la discrétion du chef : bon, c'est un ami qui aime que j'aime la cuisine italienne :-)  
dvf
Désormais, "ma" référence en Vermentino : va falloir que j'y aille ! Plaisir niveau 3. 
KOIU

 
klo
Trois inconnus au départ, et maintenant plus que deux :-) Mais comme je ne repars que lundi…  Bon : ne m'en voulez pas si je ne fais pas ce genre de reportage quand je descends dans un MERCURE ou un IBIS.  Si, si, ça m'arrive bien plus souvent que vous ne pourriez l'imaginer ! Mais je risquerai d'aligner des gros mots à la queue leuleu !
 Ce soir, Zubin Metha dans le Sacre du Printemps de Stravinsky. Ça risque de dépoter grave ! Et demain grande ballade vers l'Argentiera en Maremma. On y produit plus de 400.000 bouteilles, tout se vend, au point qu'on replante 15 ha pour pouvoir offrir plus de vins d'ici 5 ans. Un secret pour une telle réussite ? Simplissime : la conjugaison heureuse d'un vin de qualité à un prix correct. Bref, on est dans les bons RQP. Propriété suivie par Stéphane Derenoncourt qui sera là. J'attends avec impatience de déguster leur 100% merlot, sagement dénommé : GIORGIO BARTOLOMAUS 
kou
J'ai des impatiences à le confronter à l'aveugle avec quelques grands US et helvètes

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