Vieux Château Certan 2012 : un pur chef d'oeuvre

Belle journée pluvieuse et froide en rive droite pour quelques re-dégustations de primeurs 2012.

D'abord à Canon La Gaffelière pour la gamme des vins du Comte Von Neipperg. J'ai beaucoup aimé Clos de l'Oratoire, un vin d'amateur qui offrira de beaux plaisirs. La Mondotte est quelque part un autre monde et fera sans aucun doute partie des crus de référence de ce millésime difficile. Il sera sage d'attendre quelques longues années avant de l'inviter à votre table !

Ausone, comme d'habitude, s'améliore de jour en jour et là, ce jour, il développe une finesse remarquable et surtout une fraîcheur en fin de bouche sans aucune dominante tannique. Sensiblement plus ouvert que lors du premier passage. Le 2006 dégusté à table (Restaurant Le Tertre toujours aussi accueillant) commence tout doucement à se dévoiler, là encore avec une majeure de finesse et de longueur en bouche.

Cheval Blanc lui aussi - il vient de "sortir" aujourd'hui avec Ausone et Petrus, sensiblement tous les 3 au même prix - offre une élégance naturelle avec une finale sur un fruit bien net. Mais c'est quoi ce hangar à tracteurs qui gâche un tantinet la vue depuis la terrasse-jardin du nouveau chais ?

Ma plus grande surprise vient de Vieux Château Certan où Alexandre Thienpont défend mordicus le minimum d'interventions dans les chais et là, mama mia, un cru de toute beauté, une signature incontestable d'un terroir bien mis en valeur, avec 87 % de merlot, 1 % de CS et le solde en CF.

Comme son prix restera probablement autour de celui de l'an dernier, c'est net et sans bavure : en trouver quelques magnums sera oeuvre de salubrité publique pour l'entretien de nos bonnes humeurs ! Un monument d'émotion. C'est vraiment étonnant comment ce vin, depuis quelques années, est presque chaque fois un pomerol qu'on a envie de soustraire in petto pour finir la bouteille le soir en s'étonnant encore et encore sur cette finesse sublime, cette palette de saveurs bien nettes et le tout dans une harmonie cathédralesque ! L'expression "coup de coeur" est totalement insuffisante pour le résumer.

Passage ensuite dans la boutique de Jean-Luc Thunevin où son Valandraud fait aussi partie des best de l'année et où il nous confirme que Haut-Carles et Fleur Cardinale devraient trouver rapidement leurs marchés dans cette année difficile, auprès d'amateurs privilégiant les excellents RQP en place et lieu d'étiquettes de prestige facturant trop lourdement leur image savamment entretenue.

Bon : ce ne sont là que quelques vins et certainement que les pros en ont trouvé d'autres tout aussi passionnants. Je n'ai pas pu déguster Petrus que tout le monde met en n° 1 cette année et qui sera sans nul doute dans cette position dans la section "vins de spéculation". Bref, pas pour nos bourses ! Sniff !