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De retour de mada

Publié le 01 juillet 2013 par Cotesoleil

Au premier abord, quand on arrive à Mada, tout semble très gris, voire très noir : la poussière, la saleté, la pollution, une forte population grouillante, des embouteillages inconsidérés, de vieilles échopes en bois qui tiennent debout par miracle, … , puis, on s’habitue petit à petit à ce nouvel environnement.

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Etrangement, les yeux s’entrouvrent comme pour essayer de mieux cerner ce nouveau monde, comprendre son fonctionnement, percevoir la lumière, dicerner des visages, des sourires, et à notre plus grand étonnement, la ville s’éclairent, les gens que l’on croisent sont calmes et posés. Chacun a sa place, son rôle à jouer. Leurs haillons, déchirés et tâchés, s’habillent miraculeusement de quelques couleurs.

Madagascar, c’est ça.

Il faut arriver à dépasser ses à priori, aller au-delà de ses préjugés, des jugements infondés pour découvrir derrière ces visages, derrière une réelle pauvreté, des âmes chaleureuses, si pleine d’enthousiasme et de volonté.

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Mada, je t’ai de suite aimée.

J’ai aimé ce souffle de liberté qui y régnait, j’ai aimé les personnes que j’ai pu croiser, avec qui j’ai pu échanger spontannément, rire, sans là encore, de faux semblants. On est soi, enfin … et cela fait un bien fou !

Et quand ces doux, timides ou coquins regards croisent le vôtre, vous vous savez adopté.

Puis, vous mettez des noms sur ces visages, des prénoms français pour la plupart. J’ai d’abord croisé Jean et Cédric, deux drôles et tendres loustics à Tana, avant de faire la connaissance de "mes élèves" à Ambadrika. Des enfants et adolescents studieux, follement attachants, des amours plein d’esprit, plein de vie, avec des sourires qui leur mangent le visage. Il y a eu Polusson – qui portait très bien son nom – Andréa et Romy, toujours à vouloir aller au tableau avant même de savoir ce que j’attendais d’eux, Félistine sage et toujours à rire, Victor mon meilleur élève, et tous les autres …

Et puis, jamais je n’oublierai "mes collégiennes" : ma Georgia pleine d’esprit et de fantaisie (à gauche sur la photo), qui adorait passer ses mains dans mes cheveux lisses ; les jumelles, Aulérie et Aurélienne (en bas de page, sur la dernière photo), discrètes et fidèles, deux amours, qui m’ont fait découvrir lors de nos pauses déjeuner, leur village et ses alentours. Toujours toutes ensemble, si complices.

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En quinze jours, j’ai essayé de les intéresser, de les amuser, d’améliorer leur niveau en français par des jeux de rôles, des sketchs, des excercices écrits et par équipes, des dictées aussi et de la lecture.

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En échange, je leur ai demandé de m’apprendre des mots en malgache. Ils riaient de bon coeur de ma prononciation, et dans un même et seul élan, me répétaient d’un ton appuyé, les syllabes afin que je m’en imprègent mieux : "moufbol", "ménakely", le nom des beignets de nos petits déjeuners quotidiens que je dévorais à pleines dents, "tsara", mon qualificatif préféré usé à l’infini, qui signifie beau, magnifique. Oh c’est sûr, ils m’ont fait travailler, … à leur façon, fous rires à la clé !

et nous avons dansé, dansé pendant les cours aussi, sur leurs chants, leur rythme. J’ai adoré ça ! 

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Oui, nous avons été heureux.

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Je revois tous ces visages si éveillés, si complices, avec beaucoup de nostalgie. Bon sang, qu’est-ce que j’ai été heureuse à leur côté. Tout semblait si simple, si évident, si élémentaire, … si chaleureux.

Vous m’avez tant apporté, tant donné !

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… et vous me manquez tous tellement !

Et toi mon Pascal, mon complice "Volontaire", que le hasard a choisi pour partager cette extraordinaire aventure (si hasard il y a). Dans tous les cas, il a fait bien les choses !

Tu as été un merveilleux compagnon, si spontanné, doux et sensible, attentionné et entier, et tellement drôle. Nous avons partagé nos doutes, nos rêves, nos espoirs, … et pas mal de bières malgaches, dont la fameuse THB. Qu’est-ce que l’on était bien !

Je me souviens, il y a dix mois, quand, en séminaire, on nous a parlé des congés solidaires, j’ai eu un flash, "une révélation", la chair de poule, les larmes aux yeux. Je me devais de partir, de le faire, de me rendre utile à l’autre bout du monde.

Aujourd’hui, je suis de retour de Mada. Je l’ai fait. Je n’ai pas lâché malgré de nombreux changements de programme et je me dis que j’ai eu une chance incroyable de vivre cette expérience unique, avec un sacré binome, en zone rurale, à la rencontre de gens merveilleux où simplicité rime avec gentillesse et honneté.

Oui, j’ai été heureuse,

Et oui, à Mada, je reviendrai !

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