Dario Cecchini à Panzano in Chianti

La route allant de Firenze à Panzano in Chianti, en passant par Greve, est d'une volupté visuelle rare et ne peut qu'enchanter l'amoureux des virages bien négociés dans lesquels on se coule avec une grâce inattendue.

Certes, connaissant depuis belle lurette la fantastique interprétation italienne des lignes continues interdisant de doubler le véhicule vous précédant, les autorités civiles italiennes, dans une grande sagesse, jouent la ceinture et les bretelles en posant très régulièrement, à côté de ces lignes blanches continues, le signe européen d'interdiction de doubler. Mais bon, quelques hardis locaux n'en n'ont cure et se permettent des aventures interdites qui peuvent laisser sans voix.

Il n'empêche : cette route est un pur bonheur et on n'oubliera pas de respecter des cyclistes d'outre planète qui, les inconscients, se lancent des défis déments sur ces collines où les côtes succèdent aux côtes avec des virages qui se comptent par centaines : comme les tunnels entre Forte dei Marmi et Vintimiglia.

Arrêt obligé à Greve, histoire de montrer au redoutable ABM que "rien ne change pour que tout change" Oui, cette auberge sympathique, sur cette piazza triangulaire bien connue, mérite un déjeuner léger en terrasse.  C'est juste en face. Interdit aux végétariens. Un sens de la communication assez remarquable. Rappelons la grande sagesse de la chrétienté qui n'a pas interdit la consommation du maiale !  
 … et le premier qui dit que l'Italie n'est pas un pays de fromages sera morigéné grave !  … une infime partie de la sélection offerte  … sans oublier une section "vins" pour d'harmonieux "cibo e vino"
 … où la comm ne va pas se loger ! Ah, ces transalpins !  Bon, ça, c'est destiné à l'ABM. Continuons sur Panzano, chez notre ami de plus de dix ans, Dario Cecchini, un boucher d'une famille où 8 générations ont établi une réputation allant largement au-delà des frontières italiennes.  Fondamentalement des images et un film qui sera bien vite sur YOUTUBE. Ce jour, il y avait deux jeunots qui travaillent sur un reportage qui passera sur France 5 le 21 septembre dans l'émission "Echappées Belles" vers 20H30, je crois.  La Macelleria Cecchini a été à la pointe du combat lors du triste épisode de la vache folle … à gauche de la porte d'entrée de la boutique …
 … aussi discrète que connue par tant d'amateurs de la bistecca fiorentina !  Dix ans plus tard, comme si on s'était quitté hier ! Un fratello.  Qu'on soit de passage ou client, on a droit à se sustenter de produits locaux : qui fait ça chez nous ?  … terrines, saucissons, pane e olio e naturalmente vino ! Bon : le vin garde très nettement ses origines terriennes où le tanin bien présent est une marque d'authenticité :-)  Mais comme on rencontre ici au hasard du midi, quelques producteurs de référence, la Maison Fontodi de Giovanni Manetti (via son frère qui était là) m'a fait porter pour notre déjeuner au restaurant créé au-dessus de la boucherie, son superbe  Flaccianello della Pieve, un cru que je ne peux que recommander fortement aux amis de la Toscane. Giovanni Manetti : un Prince parmi des princes. Pris par un RV, il ne pouvait se joindre à nous, mais ce geste m'a beaucoup touché.
 Gianpaolo Motta (Membre GJE qui fait le fameux Giorgio Primo à La Massa et qui vit à Panzano) était absent : il va le regretter, mais on lui a laissé chez Dario quelques topettes bordelaises, sa passion seconde après Ferrari !
  Parfaitement servi à 16°, un pur bonheur sur la bistecca… Sur le grill : 10 minutes debout, puis 10 minutes pour chaque côté, et voilà ce que cela donne… : le Dario qui rogne le nonosse ! J'en connais un autre qui aime ça …
 Principe de la table d'hôtes et j'ai eu l'immense fierté de m'occuper de la petite Gaïa qui a particulièrement apprécié de tirer mes lourds sourcils pour laisser ses parents parisiens déguster tranquillement leur bistecca.   Bon : vous l'avez compris : un moment de pur bonheur, de convivialité simple, avec des mets et des vins qui n'ont leur pareil, nulle part ! Vous verrez la vidéo, et j'espère que les responsables de l'émission Echappées Belles ne limiteront pas le reportage de nos deux jeunots à quelques minutes, alors même qu'ils ont filmé de très longs moments et sont partis, pendant que je rentrai à Firenze, voir les vaches pour lesquelles Dario a un grand respect. C'est paradoxal, je sais, mais il explique très bien dans le film sa façon de voir les choses. Anne (la script ?) et le vidéaste (Antonin) attendant la bistecca en jouant des poucettes : ah, cette jeune génération !