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Domaine A. et P. de Villaine, Bouzeron - Entretien avec Pierre de Benoist : la conduite à la vigne

Par Daniel Sériot

Les lecteurs anglophones pourront lire la traduction sur webflakes (Diary of Lover of right bank), avec quelques billets de décalage... Lire ICI

Aujourd’hui le Domaine A. et P. de Villaine s'etend sur environ 22 hectares, soit un peu moins de la moitié des 55 hectares au total de l’AOC Bouzeron qui est produit sur les deux communes de Bouzeron et de Chassey-Le-Camp. Le domaine détient également une vigne sur Rully et une autre sur Mercurey

Bouzeron est une petite vallée qui a été oubliée. Quand l'oncle et la tante sont arrivés, le village comprenait moins de deux cents âmes. En revanche, ils découvrent que l'aligoté est très surprenant dans ce qu'il est capable d'exprimer sur ce terroir.

En 1971 le Bouzeron donne un vin très différent du traditionnel, et ils obtiennent auprès de l’INAO, en 1997,  la reconnaissance de l'AOC Bouzeron qui devient ainsi la première et la seule appellation village reconnue pour le cépage des Aligotés.

L’aligoté a été laissé tomber par les instances bourguignonnes et la reconnaissance de l'AOC Bouzeron est important à ce titre car elle prouve ce que ce cépage peut donner.

Dans deux millésimes, dit Pierre de Benoist (nous tâcherons de deviner lesquels), les vins sont aussi bons, fins complexe qu’un chardonnay traditionnel. Les aligotés ont beaucoup d’identité et de personnalité.

Pour mettre en évidence la qualité du terroir, Pierre de Benoist et avant lui son oncle et sa tante cultive en agriculture biodynamique.

"On a œuvré pour ne pas rompre ce que le sol a donné. Le biotope est préservé.", explique Pierre de Benoist

La puissance aromatique de l’aligoté est avant tout lié au travail à la vigne.

Le domaine travaille selon les principes d'une culture biologique depuis 1986, et biodynamique depuis 2004

Les vignes naissent de pieds obtenus par sélection massale (Pierre de Benoist a créé une pépinière pour aligoté à Bouzeron), et il est pratiqué de la taille (en gobelet), mais le gobelet est palissé.

Cette taille permet un flux de sève – la taille en guyot déséquilibre le flux de sève .

Bien maîtriser sa taille équivaut à bien maîtriser son flux de sève.

photo site bouzeron 3

La vendange très importante.

On recourt à des pratiques les plus naturelles, pioche à la main (on s'inspire des études de Claude Bourguignon)

Après avoir entendu une première conférence, beaucoup de vignerons se sont mis à travailler leurs sols... autrement!

"Mais attention, je trouve qu’on les travaille trop. Il faut un juste milieu et ne pas passer cinquante fois dans ses rangs. Les vins se font à la vigne avant tout. Si le raisin est sain on peut avoir un vin qui exprime son terroir.", précise Pierre de Benoist

"La vigne et le travail qu'on y effectue me font penser au jeu de Go : avoir le bon geste au bon moment et au bon endroit. C'est comme le chifoumi!"

Deux difficultés majeures, le réchauffement du climat sur le pinot noir a un impact sur la migration d’insectes, sur le biotope. Notamment un certain insecte qui remonte la vox romana, du sud de la France et qui entraîne la flavescence dorée.La cicadelle.

L'ESCA, également, est une maladie qui pourrait provenir aussi de la cicadelle. Dans notre travail de taille, on veille justement à toujours bien maîtriser les flux de sève, car l'ESCA s'installe dans le foyer de bois mort.

Et on laisse ce travail aux femmes. "Les femmes taillent mieux que les hommes. On ne sait pas pourquoi, mais c'est comme ça!"

Isabelle

photo site bouzeron4


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