Magazine Coaching

Le coaching, lieu de l’adaptation

Par Marc Traverson

LunettesPourquoi un lieu ? Parce qu’il me semble que l’on se rend chez son coach. Que l’on va à son coaching. D’ailleurs les clients disent souvent que les temps de trajet sont des moments de préparation, puis de décantation, des moments de réflexion importants. Et puis, il y a un moment où le client habite effectivement le lieu du coaching, trouve sa place. Parfois c’est immédiat, parfois cela prend quelques séances. 

Un lieu qui a en propre d’être extérieur. Le coaching c’est le lieu d’une distance, une extériorité. Il y a de l’Autre. Dans l’entreprise aussi, bien sûr, il y a de l’autre, du différent, du divers. Mais il y a surtout du même, du Pareil, du semblable, du avec avec qui on a les mêmes intérêts, les mêmes préoccupations, la même culture – y compris lorsque l’on n’en est pas conscient.

C’est un lieu que l’on occupe à un certain rythme. Un rythme qui n’est pas celui de l’entreprise. Le rythme de l’entreprise, on a beau dire, c’est le quotidien. Bien sûr, il y a des saisonnalités, des réunions, des événements qui scandent le temps professionnel. Mais le coaching est autre chose. Son rythme permet de poser des jalons dans le temps, sur un autre rythme. Un rythme qui est celui d’une maturation personnelle ou collective.

Le coaching permet de scruter les temps longs – les temps longs sont les temps de l’adaptation, c’est à dire, de l’évolution, du changement profond des représentations de la personne coachée.

C’est le lieu où une situation dont on a la conviction qu’elle est bloquée, étroite, pauvre en opportunité, ennuyeuse, peu porteuse de développement, voire franchement toxique, peut être interrogée, et reconsidérée. Regardée autrement.

Le Réel nous n’y pouvons jamais rien. A l’instant t, les choses sont ainsi. Votre carte de visite porte directeur adjoint, plutôt que directeur. C’est ainsi. Les mails dans votre boite de réception sont ce qu’ils sont. Votre agenda porte ces rendez-vous et ces réunions-là, et pas d’autres. C’est le Réel, dans son absurdité, son innocence absolue. Ce sont des données. Ce sont les cartes qui sont sur la table.

Mais, pour paraphraser la publicité d’un célèbre site de poker, ce qui compte, ça n‘est pas le Réel. Ca n’est pas les cartes, c’est la représentation que vous en avez. Et le coaching, c’est le lieu d’un double regard sur vos cartes. Parce que le coach a un regard, qui est orienté par ce que vous lui direz de vos objectifs, de vos aspirations. C’est un regard qui se base sur une expérience, une certaine acuité, en tout cas on peut l’espérer pour le client. C'est un regard qui est orienté ressources.

Et peu à peu, l’objet, qui est la situation de la personne, votre situation, va prendre un relief inattendu, sous ce double regard, dans le jeu de cette conversation particulière qu'est le coaching. C'est comme passer du mono à la stéréo. On va découvrir de la profondeur, des creux et des bosses insoupçonnées. On va découvrir des minerais, des gisements d'énergie. C’est là que se joue une évolution des représentations. C’est là que le regard change. Vous reconsidérez les choses – donc votre relation à ces choses – donc ce que vous êtes – donc ce que vous faites et allez faire. 

La boucle est bouclée. Vous avez fait un pas à l’extérieur du cercle de votre quotidien. Ce changement de position a modifié votre regard, vos représentations, donc vos interactions, donc vos manières et vos envie d’agir. C’est ce que j’appelle l’adaptation.


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