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La Chartreuse de Croizet-Bages 2013 : un millésime fruité, tout en finesse

Publié le 29 novembre 2013 par Cordier Mestrezat Grands Crus @CordierMGC

Le propriétaire de la Chartreuse de Croizet-Bages, Jean-Philippe Quié, nous raconte l’année 2013 et nous donne ses impressions sur cette année d’investissement intense, récompensée par un millésime surprenant.

« La météo a été un vrai challenge tout au long de l’année et nous a demandé énormément de précision.

C’est un millésime-test pour le viticulteur, lequel doit plus que jamais faire ses preuves et être d’une vigilance extrême.

Je pensais commencer à vendanger les Merlots vers le 4 octobre et les Cabernets vers le 7. Mais tout s’est accéléré avec les conditions climatiques capricieuses de septembre. Nous avons finalement commencé le 26 septembre, en raison des risques sanitaires, par les jeunes plantes de Merlot. Nous avons ensuite fait une pause jusqu’au 30 septembre, pour ne plus nous arrêter jusqu’au 10 octobre.

Nous savions que les rendements des Merlots seraient réduits, ayant été en pleine floraison pendant la pluvieuse semaine de Vinexpo, d’où une coulure importante. Les Cabernets eux, plus tardifs, étaient très beaux, sains et mûrs. Et, bien que leur récolte se soit déroulée dans de délicates conditions, les vins sont surprenants de qualité.

En quelques mots, avec un printemps pluvieux et frais, un été brûlant mais court et des conditions de récolte humides et douces, assorties d’une maturité tardive, on peut dire que 2013 aura mis à rude épreuve notre organisation, sous l’angle de la précision et de la rigueur.

Les cuves étant aujourd’hui écoulées, nous pouvons dire que les Merlots sont intéressants. Les plus beaux sont même de très haut niveau, élégants, délicats et fruités. Ils sont plaisants et présentent de belles couleurs.

Les Cabernets Sauvignons sont fins, structurés et puissants. Je pense d’ores-et-déjà que le profil du millésime sera élégant et assorti d’une belle puissance, car les Cabernets en seront la colonne vertébrale.

Notre grande satisfaction est la quantité et la qualité des vins de presses, lesquels seront, à n’en pas douter, un élément essentiel dans nos assemblages.

Cependant, je ne vous cacherai pas qu’il nous aura fallu tout donner pour faire ressortir le meilleur du vignoble.

Effectivement, nous avons la chance d’être sur de grands terroirs. Leur particularité tient, entre autres, au fait de permettre à la plante de s’adapter plus facilement aux conditions difficiles. Les années compliquées, comme 2012 et 2013, apportent la preuve de la qualité de ces terroirs médocains et du privilège que nous avons de pouvoir les accompagner dans leur expression.

Cela dit, tout se mérite. Nous avons dû beaucoup nous investir et prendre de difficiles et nombreuses décisions pour y parvenir.

D’ailleurs, et c’est un signe de réussite, les fermentations se sont merveilleusement bien déroulées et les vins tendent à un équilibre très classique, entre fraîcheur et puissance.

Nous sommes aujourd’hui fin novembre et, les fermentations malo-lactiques étant achevées depuis 2 semaines environ, nous commençons nos assemblages. Ce moment demeure très excitant et confirme les bons choix réalisés pendant cette campagne.

Notre grand regret demeure bien-sûr le volume de récolte, historiquement bas.

Cette année encore nous avons progressé. C’est une belle leçon d’humilité et de mise à l’épreuve de notre savoir-faire.

C’est ce qui fait le charme des métiers de la terre… »

Jean-Philippe Quié

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