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[Carte blanche] Une présentation de la poète Maxine Kumin, par Patricia Godi

Par Florence Trocmé


 
Maxine Kumin naît Maxine Winokur, dans une famille juive originaire d’Europe de l’Est, le 6 juin 1925 à Germantown, dans la banlieue de Philadelphie, en Pennsylvanie. Elle sera scolarisée dans divers établissements publics et privés, notamment catholiques, avant d’entreprendre des études supérieures à l’université de Radcliffe. C’est là qu’elle fait l’apprentissage de la poésie, à une époque dominée par le formalisme des poètes modernistes anglo-américains et de la « new criticism ». W. H. Auden, Stephen Spender, Louis MacNeice, Karl Shapiro, Randall Jarrell, sont parmi ses premières influences. Diplômée en histoire et en littérature, elle a également étudié le russe et la philosophie, avant d’épouser Victor Kumin en 1946, ingénieur et ancien étudiant de Harvard. Alors débutent plusieurs années d’une vie peu satisfaisante, partagée entre les obligations familiales et la vocation pour la poésie, dans la banlieue aisée de Boston. Ce n’est qu’en 1953, à la veille de la naissance de son troisième enfant, que Maxine Kumin parvient à s’imposer en tant que poète, en commençant de publier ses textes dans divers magazines. La même année, elle s’inscrit au cours de poésie que dispense John Holmes, poète et professeur de littérature à Tufts, au Centre d’Education pour Adultes de Boston. Elle y fera la connaissance d’Anne Sexton, avec qui elle partagera une longue et profonde amitié où se mêlent échanges critiques et encouragements sur la voie de la création. En 1958, avec Anne Sexton, Maxine Kumin prend part aux ateliers de création poétique animés par Robert Lowell à l’université de Boston, où elle rencontrera également Sylvia Plath. A cette époque, au terme de dix années de recherche d’un nouveau type d’écriture, Robert Lowell est sur le point de publier Life Studies, un recueil de poèmes composés dans une veine autobiographique, dans un style moins imprégné de formalisme et de symbolisme que ses œuvres précédentes, qui inaugure le courant de la poésie dite « confessionnelle ». En 1961, Maxine Kumin publie son premier recueil, Halfway, une série de poèmes alliant histoire personnelle et exigences formelles, deux traits qui continueront de distinguer son écriture. En 1973, elle reçoit le Prix Pulitzer pour son recueil Up Country, avant de se retirer avec Victor Kumin à Warner, dans une ferme du New Hampshire, où elle se consacre à l’élevage de chevaux et à une œuvre littéraire qui compte  une vingtaine de recueils de poésie, plusieurs romans, recueils d’essais et de nouvelles, de nombreux livres pour enfants, dont certains furent écrits en collaboration avec Anne Sexton. Ecriture du quotidien et de la ruralité de la Nouvelle-Angleterre, de la relation entre les êtres, et célébration de la survie, la poésie de Maxine Kumin explore la mémoire familiale et l’héritage du judaïsme, sans séparer l’expérience privée d’un regard ouvert sur le monde.  
 
REF.  
KUMIN Maxine, Selected Poems 1960-1990, New York, London, W. W. Norton & Company, 1997. – To Make a Prairie : Essays on Poets, Poetry, and Country Living, University of Michigan Press, 1979. – Still to Mow, W. W. Norton Co., 2007. 
 
GROSHOLZ Emily (ed.), Telling the Barn Swallow : Poets on the Poetry of Maxine Kumin, Hanover, University Press of New England, 1997. 
 
[Patricia Godi]


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