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Quand Robert Parker s'énerve…

Par Mauss

Sur le site de Squires, Robert Parker, actuellement en tournée asiatique (ça rapporte beaucoup de $), monte directement au créneau suite aux attaques multiples qui le concernent sur d'autres sites et blogs américains.

Ces nouveaux intervenants du NET n'y vont pas avec le dos de la cuillère, et, s'il le fallait, cela montre à quel point ce nouvel outil de communication est capable de changer la donne de la critique "vins" et à quel point le moto "adorer ce qu'on a brûlé et brûler ce qu'on a adoré" est plus que jamais d'actualité.

Pour ceux que le sujet intéresse, lire le billet de Monsieur Claude Gilois - que je ne connais pas - qui doit être aussi abonné au site de Squires. ICI

Mine de rien, je ne comprends pas pourquoi le nom d'Olivier Poussier est en haut de cette page d'analyse de Monsieur Gilois. On va se renseigner.

Ce sujet de l'évolution de la critique face à la multitude des blogs et sites de vins a déjà été traité ici à de multiples reprises.

La première leçon à tirer de tout ce qu'on peut lire à droite ou à gauche est qu'il devient de plus en plus urgent de vérifier, autant que possible, les informations ± inédites qui essaiment ici et là.

Parker a vendu ses activités à un groupe d'investisseurs asiatiques et la direction des activités est maintenant sous le contrôle de Madame Peretti-Brown qui a bien l'intention de rentabiliser cet investissement. On imagine facilement que cela ne peut se faire correctement que si le nom de Parker reste quasi vierge de toute attaque sournoise, de toute remise en cause de son approche du grand vin, et de sa place première parmi tous les critiques mondiaux.

Pas du tout évident, d'autant plus que le balancier est manifestement en mouvement vers autre chose que ce qu'a préconisé Parker comme "grand vin" pendant plusieurs décennies, avec les turbulences croissantes des approches "bio" et "nature".

Je ne sais si les interventions actuelles de Parker sont une obligation contractuelle pour lui ou s'il n'a pas d'affection évidente pour une sage retraite, mais toujours est-il que cette montée en première ligne est assez surprenante.

Viendra t'il ou non déguster les 2013 à Bordeaux ? Publiera t'il des notes ou pas ? Et si oui, quelles en seront les conséquences sur le marché ?

Va savoir, Charles !

La nature ayant horreur du vide (la matière noire nous le prouve encore), quels seront les noms qui pourront "bouger" les stocks et les ventes bordelaises ? Bien malin qui peut répondre à cette question ! Neil Martin s'inscrit dans la ligne du Groupe Parker qui l'emploie à plein temps. Antonio Galloni, encore inconnu à Bordeaux mais réussissant un très beau parcours aux USA où il couvre sur son site Côte Ouest, Italie, Champagne (il y est cette semaine), Bourgogne (où on l'apprécie) et qui sera bordelais à la fin du mois. Un briton de Decanter ? Les journalistes du Wine Spec ? Ian d'Agata qui représente Tanzer ? Sans oublier nos continentaux comme Bettane, Perrin, Masnaghetti et autres RVF, GaultMillau, Terre de Vins ?

Difficile de croire que quiconque aura la capacité de travail et la renommée d'un Parker. On va rentrer dans une zone de joyeuse turbulence qui risque de durer quelques années.

En fait, comme on le constate dans le monde politique, des choses mineures ou majeures peuvent retenir l'attention de tous les médias, mais ce qui dépasse les 24 heures ou la semaine, cela se compte sur le bout des doigts. Bref, le mot majeur à garder en tête est : DILUTION.

Le trop plein d'informations est quelque part néfaste à leur juste évaluation.

Et ce sera la même chose dans le monde du vin.

Conclusion ?

Ce sera aux propriétés, aux associations, à défendre leurs beefsteaks et à créer des événements où, très directement, elles pourront faire connaître aux amateurs les qualités de leurs produits sans passer par les fourches caudines de tel ou tel média tant il est vrai que si aux USA ce sont les lecteurs qui paient pour avoir une bonne information, en Europe, les journalistes du vin sont très rarement financés par leurs lecteurs. Une différence sensible qui fera encore l'objet de bien des discussions.

Petit rappel à l'usage des producteurs qui nous lisent : il n'est que temps que vous ayez un site avec accès limité par code à vos clients, sur lequel vous donnerez des informations de première main, notamment sur l'évolution de vos anciens millésimes. Créer un lien de cette nature me semble une ardente et impérative nécessité face au tourbillon des informations, plus ou moins justes, qui naviguent un peu sans boussole sur la mer du NET. 


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