[anthologie permanente] Claude Minière

Sun-tse : « C’est lorsque l’on est sans aucune ressource qu’il faut compter sur toutes. » 
 
…compter sur les sources. 
 
Si la montagne accouche d’une souris ? Sourire – et la beauté de la gamme des gris sous l’orage. Ma foi, les géraniums ont été salement secoués dans l’affaire.  
 
Il est encore trop tôt pour pouvoir dire si le mot est juste.  
 
Le chemin s’invente d’ici là.  
 
○ 
 
Neuf cents rosiers en fleur. Le livre n’est-il qu’une bagatelle à côté des massacres ?  
 
La pensée est renvoyée sur les roses. 
 
Mille phrases viennent sur les lèvres, les pétales, les consonnes.  
 
Je ne cherche pas la perfection. Je ne la trouve pas.  
 
○ 
 
Contre le mépris. Heidegger : « l’Être n’apparaît plus autrement que livré au mépris. Le nom de ce mépris est “abstraction”. » 
 
Mépris, méprise. C’est à prendre ou à laisser.  
 
Comment accompagner ce monde en devenir ?  
 
○ 
 
Rimbaud : « Je suis tellement délaissé que j’offre à n’importe quelle divine image des élans vers la perfection. » 
 
L’enfer est de saison.  
 
Les pieds sur Terre. 
 
Je n’écris pas de propositions subordonnées.  
 
Martial Raysse : « Quelle merveille, séparer la lumière des ténèbres. » 
 
La perfection est inséparable. 
 
Une musique à la constance claudicante.  
 
 
Claude Minière, Perfection, collection Stanze, dirigée par Christian Tarting, éditions Rouge profond, 2005, pp. 12, 35, 41, 49.  
 
Claude Minière dans Poezibao :  
bio-bibliographie, fiche de lecture de Perfection (+ présentation de Traité du Scandale)