Magazine Cuisine

Grappillages 2014 (8)

Par Mauss

C'est la pleine saison des foires aux vins qui commence, et d'un journal économique comme Capital à la classique RVF en passant par Le Point et Match, chacun y va de ses commentaires, sélections, présentations par quelques noms connus ou inconnus… et naturellement pages de pub qui soulagent un tantinet les sévères comptables et contrôleurs de gestion de cette presse "papier" qui souffre réellement.

Que dire de plus, sinon que - plaisir personnel - Dupont déguste à l'aveugle et, petit bonheur, a mis ainsi en évidence notre ami Burgaud comme top en Beaujolais-Morgon.

A la recherche d'Henry Marionnet

Comme chaque année dans ces Guides qui accompagnent ces foires aux vins, j'aime rechercher ce qui se dit sur les producteurs que j'aime.

Si on peut accepter sans trop s'énerver des notes et commentaires qui ne nous sont pas personnellement satisfaisants, c'est simplement pour se rappeler qu'en matière de goût, tout, ou quasi tout est acceptable.

Mais là, à la RVF, on ressent des décisions qui n'ont rien à voir avec une présentation aussi objective que possible des noms principaux pour chaque région. Et le Domaine Marionnet est, sans aucune contestation possible, un nom majeur en Touraine. Alors : est-ce un groupillon de nouveaux rédacteurs sortant difficilement d'une adolescence brouillonne, surfant sur des vagues de nature et cie ou est-ce une direction qui n'a plus le temps ni les moyens de corriger ces erreurs de jeunesse ?

Amis lecteurs : n'oubliez pas à quel point ici on est fan des vins de la famille Marionnet, des Burgaud, des Bouland, des Taupenot-Merme, de Haut-Carles, de Bourvil, de Rollan de By, de Reignac, de Borgeot, de Sandrone, de Voerzio, de Rocca, de Mocagatta, de ColleMassari, de Huber, de Dönnhoff, La Tour Carnet, Haut-Marbuzet, Fleur Cardinale, de Loosen, de Muré, de Pichler, de Inama, de Trimbach, du Père Deiss, de Macle, de Germanier, de Niepoort, et d'autres qui peuvent aimablement et sérieusement remplir la cave de l'honnête homme.

Quelque soit le support papier, si vous y ressentez des agendas qui n'ont pas de raison d'être, exprimez votre courroux ! On est là pour ça ! Fan de zou !

Bon : ceci dit, sur ces foires aux vins, il y a de très belles choses, du type "Côte Brune Côte Blonde de Guigal" au Carrefour Caudéran à un prix plus que doux. A vous de trouver d'autres joyaux de ce type :-)

Vins & Musique

Notre ami Nicolas Dautricourt qui est l'actuel allocataire du splendide Stradivarius acquis par Bernard Magrez, avait réuni quelques amis au Laurent pour fêter cette alliance entre des mains, un art, une âme et un instrument d'une beauté absolue. Nous étions 12, en terrasse. Cela aurait pu être une belle soirée sans vraiment rien de particulier. Ce fut exactement l'inverse.

Tout était à l'unisson : la cuisine d'Alain Pégouret, les vins apportés par les convives et naturellement quelques moments musicaux dont une Havanaise de Saint-Saens qui a permis à chacun d'entendre ce merveilleux Stradivarius (avec Yvan au piano comme accompagnateur : un garçon étrange et beau où derrière chaque mot qu'il prononça, se cachait un amour et une connaissance de la musique qui tue toute velléité de suffisance qu'on pourrait bêtement avoir).

Cela aurait pu être une belle soirée, sans plus. Et bien non : ce fut largement supérieur. Tout participait à ce type de moment unique que l'on compte, dans une vie, sur les doigts d'une seule main. Alain Duault n'y était pas pour rien. Ce qu'il nous a appris sur Rolf Lieberman, Karajan, sur Solti et les autres chefs qu'il a bien connus a fasciné tous les convives. On avait dépassé minuit et Philippe Bourguignon, maître des lieux, nous avait régalé d'un Macle d'anthologie qui apportait une note d'infini à la suite des Sainte-Hune 07 de Trimbach, du Corton-Charlemagne de Louis Latour 99, de Pavie-Macquin (magnum 01) décrit par Stéphane Derenoncourt comme le plus beau vin qu'il ait mis sur les fonds baptismaux, du Richebourg 04 de Mongeard-Mugneret servi sur un Vol-au-Vent qu'il serait criminel de ne pas le mettre sur la carte, sans oublier un Porto Grahams vintage 83.

Pour entendre chaque année à Villa d'Este Nicolas Dautricourt avec ses amis Baglini et Chiesa, il est évident que ce Stradivarius de Bernard Magrez apporte un son vastement supérieur en chaleur, en harmonie, en émotion. On ne peut pas penser, en l'écoutant, à tous ces artistes qui ont joué de cet instrument depuis sa création au début des années 1700 ! Merci Monsieur Magrez pour l'avoir confié à Nicolas : croyez bien qu'il lui donne une nouvelle vie unique !

drf

Nicolas et le Fombrauge

Que tirer d'une telle soirée ? Que passer sa vie, comme certain en ce moment, à privilégier le fiel pour parler d'autrui en croyant jouer un rôle majeur dans la critique "vins", c'est nul de nul à côté de la véritable reconnaissance de ce que peuvent apporter les autres.

Un souhait : que Nicolas nous joue cette année quelque pièce de J.S. Bach… dont j'écoute en ce moment la Saint-Mathieu par Simon Rattle, dans une mise en scène de Peter Sellars : un DVD indispensable. Certes, on est aux antipodes de la version Karl Richter, toute en retenue religieuse, mais la direction de Rattle (un briton !) est géante.

Un grand merci à Nicolas et Philippe Bourguignon pour ces heures uniques.

Lecture

L'avantage des longs voyages en voiture c'est qu'on peut écouter des livres ou des podcasts. Sans regretter ma récente diatribe à Jean d'Ormesson, écoutez le DVD d'un de ses derniers livres majeurs sur ses sentiments sur le temps, l'univers où il va nettement plus loin et en mieux dans sa présentation de ce qu'il ressent à la fin de sa vie.

Le titre : "C'est une chose étrange à la fin que le monde". Il aurait dû arrêter ses écrits sur ce livre majeur.


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