Magazine Cuisine

Sassicaia, Cà Növa, D'Agassac, BMW

Par Mauss

Pour la seconde journée de la vente aux enchères Pandolfini à Milan, les organisateurs avaient invité une centaine de personnes à une verticale de Sassicaia, le vin qui a lancé la région de Bolgheri et qui a obtenu, à lui seul, une appellation DOC "Bolgheri Sassicaia".

Cette verticale a commencé par un 1978 pour finir par un 2011, ces deux millésimes étant véritablement des vins de très belle émotion. Le 2004, particulièrement riche était quelque part une sorte de rupture parmi les 89, 93, 04, 06, 09 qui avaient tous cette finesse charnelle si caractéristique du cru.

î^
Tous ces millésimes en provenance directe de la propriété et en magnums Dans le monde du vin, il y a des hommes sortant de l'ordinaire. Nicolo Incisa della Rocchetta fait partie de ces propriétaires nés avec une cuillère d'argent, grand format. Son Père, Mario Incisa della Rocchetta, associé par mariage à une dame de la famille historique Della Gherardesca, a développé un Domaine  de plus de 1500 hectares sur la commune de Bolgheri et sa passion pour le grand vin l'a conduit à y créer, sur rien, un vignoble qui lui évitait, quelque part, de continuer ses achats réguliers en vins de Bordeaux.Plus passionné par les chevaux de course (son Père Mario était propriétaire du cheval Ribot, qui a sa propre statue à Rome), Nicolo Incisa della Rocchetta a quand même tenu à donner à son vin une classe internationale - ce qui est un fait reconnu - , mais sans jamais suivre les modes parkériennes comme l'ont fait tant de propriétés bordelaises. Lors d'une dégustation à l'aveugle du millésime 2000, à Bolgheri, son vin a été un tantinet laminé par des dégustateurs privilégiant à quasi outrance la puissance et la richesse en vogue à l'époque. Maintenant, ce 2000 n'a aucun souci à se faire vis à vis d'autres crus de cette nouvelle appellation : comme quoi, avec le temps… 
^poij^
Ribot (© Wikipedia)  D'une modestie confondante, Nicolo Incisa est tout, sauf orateur. Il n'aime pas parler en public, est d'une discrétion maladive et n'a rien de cette faconde italienne qu'on retrouve souvent chez d'autres producteurs toscans. Les dégustateurs du GJE de la première session au Saint-James à Paris, où son 85 avait dominé de la tête et des épaules tous les grands noms de Bordeaux, se souviennent, lors du dîner qui suivit cette session chez Dutournier, comment Madame May Eliane de Lencquesaing (propriétaire à l'époque de Pichon Comtesse) avait plié le genou devant lui pour le féliciter de ce rang !  Toute une époque ! Noyau dur de cette région toscane ayant si brillamment réussi - et si vite - à l'international avec des crus maintenant connus par tous les amateurs (Ornellaia, Masseto, Grattamacco, Guado al Tasso et bien d'autres), on a appris de la bouche du Marquis que l'histoire disant que son Père a importé de Lafite les pieds de vigne cabernet ayant servi à la création du domaine était une belle fantasia de journaliste ! Son Père Mario a simplement acheté ses pieds de vigne à Pise ! Quand les légendes sont si fortes…  
^poj
Lorenza Sebasti (co-propriétaire de Castello di Ama) et le Marquis Nicolo Incisa della Rocchetta  
ùpojp
Une partie des invités à cette verticale de Sassicaia : organisation parfaite On a vraiment un métier de rêve. Ainsi, passer de Sassicaia (prix moyen dans les 3 chiffres) à Cà Növa à Barbaresco (€ 13 maxi), c'est toujours rester dans des vins offrant avec une belle générosité, des plaisirs, des émotions qu'offrent seulement les vins où l'option qualité passe toujours avant l'option rentabilité. Cela peut paraître bizarre, mais, bien sûr, selon les moments, chacun de ces crus, de la complexité aromatique, de la classe d'un Sassicaia à la simplicité confondante du Montefico ou Montestefano de Cà Növa, sont capables d'offrir à l'amateur cette plénitude qu'on ressent comme "Grand Vin". Le premier, vin d'assemblage, avec élevage en bois neuf, et le second, vin de contadino, sans bois, chacun a cette capacité d'enthousiasmer l'amateur.  On a un peu la même chose avec un Morgon de Burgaud et quelques premiers crus bourguignons de la côte de beaune. Comme quoi, pour ceux qui n'attachent pas une importance cruciale à l'étiquette, il y a du beau, de l'émotionnant, pour toutes les bourses.  Il suffit de savoir se détacher un tantinet du contenant pour donner priorité au contenu. Pas facile, je sais, je sais ! Et alors, pourquoi citer dans le titre d'Agassac ? Tout simplement parce que le fiston en plein DUAD tenait à ce qu'on se souvienne qu'à Bordeaux, pour des prix ± identiques, on pouvait aussi trouver des noms capables de générer ce type de belles sensations. La comparaison a été effectivement exemplaire, et ce d'Agassac 2010 n'a pas manqué d'allure face aux deux crus de Cà Növa. Comme quoi… 
pôij^
Pas facile à trouver, en haut de la colline surplombant Barbaresco 
ôij
Photo surprenante dans le hall de l'Hôtel I Castelli à Alba où j'ai découvert le Cà Növa avec le Signor Cane 
ôij^
Après Milan, le concours d'élégance BMW à Villa d'Este : c'est fou comme les passionnés d'automobile peuvent bichonner de tels monuments !  
oij^$
… et oui, cette BMW est opérationnelle ! Un truc de dingo, non ? 
$oj^
Soyez patient : jouez au loto, gagnez et inscrivez vous sur la liste d'attente ! Bestiale !  Ce Concours d'Elégance à Villa d'Este (ICI et ICI) est devenu, avec celui de Pebble Beach (ICI) la manifestation majeure de BMW confortablement assis sur un résultat brut de plus de 8 milliards d'euros. On va dire que le risotto servi ce jour là à Villa d'Este, par le chef Zambanini, fut parfaitement à la hauteur des 600 couverts servis au bord du lac !  Ah, ces italiens ! Et avec un Gattinara parfaitement à l'aise ! 
 Le bémol du jour : pour visiter l'Exposition Universelle actuellement en place à Milan, prenez le métro : l'arrivée en voiture tient de l'apostolat : plus de deux heures d'attente !
 

Retour à La Une de Logo Paperblog