Magazine Culture

Jazz Police

Publié le 28 août 2015 par Polyphrene
Can you tell me why the bells are ringing?Nothing's happened in a million yearsI've been sitting here since Wednesday morningWednesday morning can't believe my ears
Jazz police are looking through my foldersJazz police are talking to my nieceJazz police have got their final ordersJazzer, drop your axe, it's Jazz police!
Jesus taken serious by the manyJesus taken joyous by a fewJazz police are paid by J.Paul GettyJazzers paid by J.Paul Getty II
Jazz police I hear you callingJazz police I feel so blueJazz police I think I'm falling,I'm falling for you
Wild as any freedom loving racistI applaud the actions of the chiefTell me now oh beautiful and spaciousAm I in trouble with the Jazz police?
Jazz police are looking through my foldersJazz police are talking to my nieceJazz police have got their final ordersJazzer, drop your axe, it's Jazz police!
They will never understand our cultureThey'll never understand the Jazz policeJazz police are working for my motherBlood is thicker margarine than grease
Let me be somebody I admireLet me be that muscle down the streetStick another turtle on the fireGuys like me are mad for turtle meat
Jazz police I hear you callingJazz police I feel so blueJazz police I think I'm falling,I'm falling for you
Jazz PoliceParmi les « fans » de Léonard Cohen, nombreux sont ceux qui se disent déconcertés par cette chanson, la trouvent étrange ou incongrue, et la relèguent en bas de classement, et plus rares ceux qui la considèrent avec intérêt. Qu’elle soit surprenante est un fait, mais ce n’est pas la seule fois que Léonard Cohen s’essaie à un nouveau style et nous surprend par son audace iconoclaste. Ce n’est donc peut être pas de la provocation, mais plutôt une forme d’expérimentation. Néanmoins, le texte porte beaucoup plus de sens qu’il n’y paraît en première écoute, et Jason Murray en fait une exégèse magistrale et passionnante. Il mentionne l’origine de cette chanson, lorsque Léonard Cohen enregistrait son album « Recent Songs » avec Roscoe Beck et son groupe « Passenger» qui se laissait parfois aller à des digressions jazziques. Léonard Cohen les rappelait gentiment à l’ordre, et jouait alors le rôle de la « Jazz Police »*, gardienne de l’orthodoxie.Il est vrai qu’il existe une tendance naturelle et assez répandue à vouloir défendre une idée précise et formelle d’un style, qu’il soit poétique, littéraire, ou musical. Le jazz n’y a pas échappé, et le terme de « Jazz Police » a été utilisé par d’autres dans le même sens, éventuellement avec une référence à cette chanson (« drop your axe »).Par une pirouette familière, Léonard Cohen inverse ensuite les rôles, au point que l’on ne sait plus trop bien de quel côté de la barrière il se situe. Son choix transparaît cependant dans les pointes d’humour et d’autodérision qui surgissent ici et là. Léonard Cohen, avec son esprit curieux, ouvert à toutes les expériences, est clairement rétif à l’étiquetage et à l’enfermement dans une catégorie. En musique comme dans tous les aspects de la vie, il considère que la standardisation étouffe la création, que les contraintes normatives stérilisent l’expression, et que la liberté est nécessaire au progrès. Il va jusqu’à prendre en comparaison la religion chrétienne, synonyme d’austérité pour certains, de joie pour d’autres.Au delà du semblant d’hypocrisie et de cynisme que ses termes peuvent suggérer, on peut discerner la conscience de l’ambivalence fondamentale, illustrée ici par l’envie de liberté créatrice et le besoin instinctif de contrôle, l’âge pouvant faire pencher vers ce dernier en se donnant les apparences de la sagesse.ALN
Jazz Police
Dites-moi pourquoi sonne le tocsin ?Depuis des millénaires, tout est pareilJe suis là depuis mercredi matinMercredi matin, crois pas mes oreilles
Jazz Police fouille au fond de mes dossiersJazz Police interroge ma nièceJazz Police doit obéir sans pitiéPose ta guitare, c’est la Jazz Police
Jésus, par beaucoup au sérieux est prisJésus est pris gaiment par très peuJazz Police payée par Jean-Paul GettyJazzmen payés par Jean-Paul Getty deux
Jazz Police, ton appel, j’entendsJazz Police, je suis sans joieJazz Police, je sens un penchantUn penchant pour toi
Fou comme un raciste épris d’ libertéA ce que fait le chef, j’applaudisDis-moi, spacieuse et grande beautéAi-je des problèmes avec la Jazz Police ?
Jazz Police fouille au fond de mes dossiersJazz Police interroge ma nièceJazz Police doit obéir sans pitiéPose ta guitare, c’est la Jazz Police
Jamais ils ne comprendront notre cultureJamais ils ne comprendront, la Jazz PoliceJazz Police travaille pour ma mère, c’est sûrLe sang est beurre plus épais que graisse
Je veux être quelqu’un que j’admireJe veux être ce balèze dans la rueMettez une autre tortue à cuireLes gars comme moi adorent la tortue
Jazz Police, ton appel, j’entendsJazz Police, je suis sans joieJazz Police, je sens un penchantUn penchant pour toi
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)

* L’idée  de « Jazz Police » est souvent évoquée par les Jazzmen, et un groupe de musiciens en a fait son nom de scène, avec le même esprit d’autodérision.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Polyphrene 49 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines