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Bordeaux rive droite ce 24 septembre

Par Mauss

D'abord un sentiment que j'ai rarement constaté à Bordeaux : on est calme, pas de stress, on prend même le temps de déjeuner.

Les équipes de vendangeurs sont souriantes : il est vrai que vendanger dans de telles conditions atmosphériques, ce n'est que bonheur.

S'il y a pas mal d'endroits où rien de sérieux n'est commencé, style à Le Gay, Vieux Château-Certan, Petrus ou Valandraud ou Ausone, on ne sent pas d'angoisse. Les chrétiens - qui sont encore majoritaires en bordelais - prient secrètement pour que la météo reste sensible à leurs souhaits. Les païens - il y en a, mais c'est secret - posent eux aussi leurs bougies, mais en cachette. Nature humaine, hein !

Michel Rolland est tout content, comme Stéphane Derenoncourt (on parlera du livre de sa vie à sa sortie, à mi-octobre).

Ici, chez Thunevin, on fait face à des dingues de machines, capables, les coquines, par osmose, de séparer le bon grain de l'ivraie. Magnifique de voir cette passion à ne garder, à ne mettre en cuve que le nec plus ultra des raisins. Cette année de véritables petites billes comme j'en avais vu en 2010 chez Le Comte Von Neipperg à Canon La Gaffelière.

Il y a même des voix pour dire que si on ne fait pas de bêtises en cave, ce sera un millésime où l'on pourra dire :

"ceux qui l'ont loupé, c'est qu'ils ont fait exprès".

Bref : vous l'avez compris : la rive droite est heureuse. Michel Bettane était là hier. Il fait partie du club des journalistes qui vont dans les vignes et pas seulement devant les nappes blanches de maisons étoilées.

NB : Michel : le Gevrey de Roty, un jour après, c'est pas terrible.

Ce jour il est en rive gauche où là encore, personne n'a l'air de se presser.

Découvertes du jour : ce sacré Thunevin se permet de faire du chardonnay et de la syrah tardive. Pas de panique : oui, ce sont de simples vins de table… que je me permettrai de classer catégorie "aristocratie prolétaire" eu égard au RQP de très large envergure.

J'ai pu goûter le chardonnay, cornaké par un grec sympa avec lequel nous avons honoré la cuisine (***) de Muriel Thunevin, et qui se trouve être l'oenologue d'Hervé Bizeul pour les blancs, sûr; pour les rouges, je ne sais plus.

Il fut le formateur de Kinigopoulos que j'ai connu en Bourgogne, du temps des grandes heures avec Michel Bettane qui nous présentait alors Guy Accad, un libanais qui nous a rendus amoureux interdits du Nuits St Georges les Poulettes de Gavignier.

S'il y a des fautes d'écriture sur les noms : mea culpa. Un grec en bordelais chez un garagiste : c'est-y pas beau l'ouverture d'esprit de ces futurs électeurs de AJ ? Bon, là : j'extrapole …

A Cheval-Blanc, on a fait le compte au moment du café : plus de 130 personnes, chinois compris : ça fait du monde, mais tout baigne. On est manifestement à l'aise avec les nouveaux équipements maintenant bien rodés. Pierre Lurton, Pierre-Olivier Clouet, et Arnaud de la Fourcade tout guillerets. Des signes qui ne trompent pas.

Pas de machines à vendanger ici, et donc Monsieur Verger, qui me morigène tout doux sur le billet adhoc (ICI), sera satisfait. A table, un vin interdit pour nous les manants amateurs : en belle étiquette type "Cheval-Blanc" dans le même style arc de cercle, simplement "Saint-Emilion" : le troisième vin du domaine, réservé au personnel. On sait rester généreux en rive droite…

La phrase du jour que je retiens : "en Chine, chez les riches cognoscenti, c'est devenu :"Tout, sauf Lafite". Comme quoi les modes deviennent très vite des "has-been" ! N'empêche : ce n'est pas demain la veille qu'on pourra se les payer.

:-(


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