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Un voyage dans le temps avec Stéphane Derenoncourt, Monsieur Brettanomix

Par Mauss

On ne va pas remettre ici l'intégralité du portrait de Stéphane Derenoncourt écrit en 2007 et 2009 sur ce blog : ICI.

Les amateurs attentifs savent depuis des lustres à quel point ce gentil voyou des années 80 est devenu non seulement un "Conseil" de premier ordre, mais aussi un communicant qui a tout compris, et à vitesse Grand V, sur la façon, le mode de dire les choses du vin dans un monde où l'instant domine trop souvent le temps.

Ne pas citer in petto son épouse Christine, là encore une Dame cheville ouvrière sachant manier une main de fer dans un gant de velours, ce serait péché.

Si le Domaine de l'A, leur propriété, est "une" sinon "la" référence de l'AOC Côtes-de-Castillon, soyons francs : c'est grâce à elle.

Là où ce ne sera pas facile de trouver un accord mozartien, c'est simplement de dire qu'en ce jour du 22 octobre 2015, tous les libraires de France vont mettre en pile, en tête de gondole (terme quand même bizarre pour nos amis italiens) deux ouvrages que chaque homme pétri d'histoire, de vin et de chemin dans la vie se doit d'acquérir :

Le Nouvel Astérix : Le Papyrus de César

Wine :  Derenoncourt, un homme, un groupe (ICI)

Il y a des signes, comme ça, qui ne trompent pas.

:-)

oîjpô
Un ouvrage carré, dans le sens premier et second  Le style de ce livre, de cette oeuvre devrait on écrire, est assez rare : un voyage temporel associé à une musique particulière annonçant une tranche de vie. Chaque chapitre évoque un morceau rock'n'roll. C'est son choix, bien sûr mais on aurait pu imaginer tout aussi bien un peu de Pavarotti ou de Stich-Randall. Avouons : ce n'est pas trop sa tasse de thé quoiqu'il lui arrive d'écouter du classique… allant particulièrement bien avec certains crus de son écurie. L'équipe qui a réalisé le design de ce livre mérite tous les éloges. Tout d'abord, une iconographie importante en noir et blanc totalement enthousiasmante (confer, par exemple, la double page 62/63 de toute l'équipe "Vignerons-Conseils"). Incontestablement le papier montre là ce en quoi il surpassera toujours le numérique : c'est beau, c'est un instant d'art. En le parcourant d'abord comme un bel objet, au bout de quelques pages, on est frappé par les instants de vie qui se dégagent en beau crescendo.
 Attention : on est loin des reportages standard qu'on peut lire ici ou là. On dégrafe le personnage, on va au fond de ce qu'il pense, de sa façon de concevoir le monde du vin, particulièrement celui de Bordeaux. Lire sur ce point la page 123 : une page qui devrait être publiée dans Sud-Ouest, Le Monde et Les Echos. Pour tous ces jeunes qui rêvent de constituer leur propre société et surtout pour ceux qui ont réellement conscience que sans travail et intelligence, on est bon pour des retours en case départ, l'exemple de la réussite de Stéphane et Christine est unique, précieux.  On a devant nous l'exemple parfait d'un passage finalement très fluide entre un Peynaud, un Michel Rolland et un Derenoncourt, chacun apportant sa patte à un monde du vin alliant toujours écoute des anciens et évolutions à prendre en compte. Les 3 nous diront que sans patience, sans donner du temps au vin, on passe fatalement à côté de quelque chose. Mais en même temps, impossible d'oublier à quel point les amateurs du XXIème siècle sont impatients de goûter leurs vins ! La quadrature du cercle ? Oui, en quelque sorte et c'est là un challenge que n'avait pas à résoudre un Peynaud… qui en avait d'autres, effectivement ! 
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Ma photo préférée  Il peut être fier de ce qu'il a accompli. Finalement, dans le monde particulièrement réactionnaire du vin à Bordeaux, une telle réussite marquera l'histoire de la région. Quelque part, toutes proportions gardées, là où de nouveaux arrivants tels les Cathiard de Smith-Haut-Lafitte ou les Gardinier de Phélan-Ségur, se sont plus ou moins coulés dans le moule des convenances locales, il est resté rebelle, franc du collier, pas avare de jugements à l'emporte-pièce, un peu comme le sont des producteurs-vignerons comme Yves Vatelot ou Jean Guyon. Comme eux, par sa capacité à énerver des statures locales, c'est un signe - pour bibi - de bonne santé. Comme la promotion de ce carré rouge et noir se fait même dans le métro parisien, qu'il nous soit permis d'exprimer un ardent souhait. En fin d'année, pas mal d'émission style CDANSLAIR font un sujet sur la gastronomie et/ou les vins. Mon rêve ? Qu'il soit invité chez Ruquier où, dans son domaine, il aura l'élégance, le sens de la répartie, la hauteur de vue d'un Onfray, capable de faire comprendre à la jeune donzelle qui aime éructer sans savoir, que dans le monde du vin, il est impératif de connaître ses classiques avant et afin de dire des choses intelligentes. Si quelqu'un connaît comme lui aussi bien les terroirs californiens que les climats toscans, les vins du Rhône ou de Loire, si quelqu'un sait apprécier aussi bien un Conterno ou un Müller, c'est bien Stéphane Derenoncourt. N'allez pas, bêtement, le comparer vaseusement à Michel Rolland. Les deux se connaissent, savent chacun les qualités et défauts de l'autre, et en aucun cas vous ne les verrez se chamailler en public à Bordeaux : ils ne savent que trop que cette région a un besoin urgent de remonter la pente, niveau cote d'amour, et donc les Saporta et Cie, ce n'est pas vraiment la meilleure façon de réussir ce défi majeur de l'Aquitaine.  Membre du GJE, Stéphane Derenoncourt a pu constater ainsi à de multiples reprises la rôle plus qu'étonnant de l'histoire et de l'étiquette. Encore récemment, une longue dégustation avec quelques journalistes parisiens, chez lui, a montré à quel point, lorsqu'on a de simples jus devant soi, on peut dire des bêtises sans nom !  On lui trouve un nom finissant en "ix" pour le prochain opus d'Asterix, où, enfin, chez ces bretons limités à la cervoise, viendrait du sud un solide gaillard aimant tout autant le sanglier rôti, et capable de leur faire apprécier le jus de la treille ? Va savoir, Charles…

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