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Notre civilisation

Par Mauss

Par principe, sur un blog dédié à un sujet spécifique, ici la vin, ailleurs la musique ou le cinéma, il est de notoriété publique que tout commentaire sur un autre sujet sera classé de facto comme, au pire "café du commerce" et au mieux comme une vue terriblement partielle sur un sujet complexe. J'en accepte volontiers le principe.

Néanmoins…

Ce qui s'est passé en Europe depuis quelques mois rentre dans ce qui marque non seulement un pays, mais une idée de ce que doit être une civilisation.

Le Point (n° 2254) est probablement le media papier de communication qui traite au mieux cette page d'histoire qui marquera notre siècle naissant où une génération, la mienne, a cru et peut encore croire, qu'elle ne connaîtra pas de guerre majeure.

Dans un de mes derniers billets, je traitai déjà du dernier livre de Michel Onfray sur la bio machin chose. De faibles esprits nourris des instantanéités du WEB ont sauté sur l'occasion pour étaler des stupidités sans nom et montrer à quel point on peut être médiocres dans un anonymat de même stature.

Mais que voulez vous ! Dans ce n° du Point, à côté des affligeants commentaires du Huffingtonpost que me cite avec une fierté pathologique une dame malade dans son état panurgien avancée, ce que dit Onfray (et aussi Michel Rocard dans son style propre), critiqué aujourd'hui sans aucun argumentaire valable, sera demain la trop banale réalité qui sera enfin comprise à droite comme à gauche.

Le pathos nécessaire, c'est une évidence, en première instance ne peut pas être une règle de conduite pour quiconque a des responsabilités étatiques. Il nous faut des personnalités, hommes ou femmes, capables non pas de simplement suivre LCI ou BFMTV, mais d'exposer l'état des lieux d'une autre façon, à un autre niveau.

Qu'on me permette ici de recopier les 3 commentaires que je faisais à cette dame Z qui croyait me clouer au pilori en citant si bêtement le Huffingtonpost se désolant sur Onfray :

"Une anonyme de la 25ème heure qui, à juste raison, utilise la lettre Z pour s'exprimer (?), croit me donner une belle leçon en citant le site Huffingtonpost reprenant bêtement une évidente instrumentalisation d'une citation de Michel Onfray sur l'islamisme.

Madame :

Tout d'abord, par principe, apprenez que lorsque sur 10 personnes 9 disent la même chose, celle qui m'intéresse est la dixième.

Ensuite, vous verrez comme moi que lorsque le pathos ambiant - nécessaire et utile pour autant qu'on sache vite regarder au-dessus - sera estompé, on posera enfin quelques questions qui me semblent pertinentes :

a : quand on est en guerre avec un pays, on peut s'attendre à ce que ses combattants réagissent... et selon des modes qui leur sont propres.

b : quand on est un pays où pratiquement un homme seul peut engager une nation dans une aventure guerrière, on devrait s'attendre à ce qu'il expose a priori les possibles répercussions que cela aura et demande alors aux représentants de la nation une permission d'agir selon son souhait.

c : et une fois pour toutes, il faudra bien que l'on comprenne que les grands principes de la civilisation occidentale ne sont pas forcément adaptés, actuellement, à des sociétés régies totalement sur autre chose, à savoir que les lois religieuses seront toujours supérieures aux lois laïques.

Que l'on aille foutre une rouste à Bismark ou Hitler, cela est basé sur autre chose. Donc, merci de ne pas prendre cela en exemple pour justifier ce que l'on fait en Asie mineure. Et pour le Mali c'est encore autre chose, eu égard à nos liens bien plus spécifiques avec cette partie du continent africain.

Enfin, on n'a jamais connu l'exemple d'une société parvenant à imposer un système social différent sans que les locaux s'impliquent totalement, par une révolution coûteuse certes, dans cette volonté de changer de système. Autant que nous le sachions, ce n'est absolument pas le cas dans cette région du monde.

... et alors, maintenant, le point crucial de l'engagement français :

si on connaît tous les endroits stratégiques où se trouvent des dépôts d'armes, des centres de commandements, des troupes, pourquoi donc ne pas utiliser les moyens conséquents qu'eux n'ont pas, l'armée de l'air, pour tout détruire une fois pour toutes en dix jours ?

Pour éviter des morts collatérales dont nous sommes les seuls à nous soucier alors même que ces combattants utilisent le peuple présent pour se confondre à lui ?

Noble pensée, certes : mais a t'on bien conscience que cela va probablement retarder toute reprise en main par la politique ?

Alors voyez vous, Madame Z, me citer bêtement une bête reprise du Huffingtonpost pour me montrer du doigt Onfray dont le Traité d'athéologie devrait vous démontrer par A+B qu'il est loin, mais vraiment loin d'accorder un quelconque crédit à ces écrits (et idem pour les deux autres religions du livre) , bref, en faisant cela anonymement, vous ne montrez pas vos capacités d'analyse personnelle ou votre sens critique. On appelle cela un mouton.

Vous valez certainement mieux : courage : gardez un esprit critique.

Un oubli de dernière minute :

à quand une réunion des plus grandes autorités de la religion musulmane pour enfin nettoyer toutes ces lectures abjectes du Coran basées sur un état social datant de plusieurs siècles et dire enfin les principes les plus nobles de cette religion et de l'imposer à tous comme le fait la papauté pour l'église catholique ?

Qui ose demander cela et sortir du stupide mot "amalgame" ?

Dernier point : une citation d'Onfray dans le dernier n° du Point (page 115) : "Les cultures se valent-elles toutes ? Oui, disent les tenants du politiquement correct. J'ai pour ma part tendance à croire supérieure une civilisation qui permet qu'on la critique à une autre qui interdit qu'on le fasse et punit de mort toute réserve à son endroit." Vous dire que je suis en phase à 200 % avec cette évidence, c'est être encore en-dessous de la réalité."


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