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News de Bordeaux

Par Mauss

D'abord une petite surprise : Guillaume Halley qui gère la propriété familiale Château La Dauphine en AOC Fronsac, une propriété qui nous est particulièrement à coeur eu égard aux nombreuses dégustations du GJE lors des rendez-vous annuels pour les propriétés du Grand Cercle, a vendu ce beau domaine à la famille Labrune.

Ce sera pour Guillaume un beau moment-souvenir de sa vie tant il a donné au développement de ce vignoble : un véritable apostolat.

 

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Une session du GJE pour le GRAND CERCLE à La Dauphine :

merci Guillaume pour le sens de l'accueil lors de ces réunions annuelles !

L'autre nouvelle est encore plus surprenante, quoique… 

Monsieur Bernard Magrez, dont on ne cite plus les initiatives qui connaissent une courbe exponentielle, se lance dans un nouveau projet fascinant.

Rappelons d'abord ce qui a marqué ces dernières années : outre le développement d'un oenotourisme de luxe qui correspond à un marché demandeur, niveau international, il est aussi à l'origine de la Grande Maison, cet Hôtel-Restaurant qui, n'en doutons pas une seule seconde, sera "LE" restaurant de référence à Bordeaux, d'autant plus qu'il s'est associé pour la circonstance avec Joël Robuchon.

Mais il est également le mécène musical de Nicolas Dautricourt, (notre ami violoniste qui nous régale chaque année à Villa d'Este avec Maurizio Baglini et Silvia Chiesa) qui est le titulaire actuel du Stradivarius "Fombrauge". Dire que cet instrument historique a changé sa vie, c'est être en-dessous de la réalité. Son jeu est maintenant dans une autre dimension et ce n'est pas moi qui le dit mais Alain Duault, connu de tous les amateurs.

Bref : revenons au vin. La dernière initiative de Bernard Magrez est explicitée sur son site, ICI

Je me permets de citer le texte de base :

"Une exceptionnelle initiative de Bernard Magrez pour se préparer au changement climatique.

A l'occasion de la COP21, la question du climat se pose également dans le monde du vin. Le réchauffement climatique pourrait avoir un impact sur la vie des cépages bordelais traditionnels. La question est simple : ces cépages pourront-ils continuer de produire des vins de qualités si ce réchauffement se poursuit ? Il faut donc étudier, se préparer et s'adapter au climat de demain.

Pour cela, Bernard Magrez a décidé de planter au coeur des vignobles, sur une parcelle hors-appellation du Château La Tour Carnet, 49 cépages différents (blancs et rouges) afin d’étudier leur acclimatation et leur comportement. Certains sont originaires de climats plus chauds (Italie, Corse, Espagne, Portugal et Sud de la France), d’autres sont issus de croisements faits par l’INRA et les derniers sont d’anciens cépages bordelais. 

Dès le millésime 2016, nous vinifierons séparément les vins issus de ces cépages pour en étudier la typicité et voir leur potentiel à produire des vins dignes de notre exigence. Alix Combes, directeur du Château La Tour Carnet nous explique que "le plus important est de conserver la typicité de nos vins".  "

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Les petits esprits étriqués qui s'estiment supérieurs vont trouver quelques maigrichons arguments pour critiquer cette initiative privée alors même que nous savons tous à quel point ces collections de cépages, notamment celle de l'INRA, ont de sérieuses difficultés financières pour rester dans les clous.

On en a parlé : l'épopée du Domaine de Vassal : ICI.

De tels projets et réalisations devraient être financés au niveau européen. C'est tellement fondamental de garder en Europe une culture d'anciens et d'actuels cépages eu égard aux évolutions climatiques qu'on nous annonce, quand bien même on peut imaginer que les cépages actuels bordelais, ont une intelligence propre qui leur permettra probablement de s'adapter un chouilla à ce qui nous attend.

On imagine le travail de jardinier que cela représente : bien identifier chaque pied, suivre quasi journellement son évolution, quel type de traitement lui octroyer sans influer sur le voisin, le vendanger à son heure et pas à celle de l'autre voisin, le vinifier à part : bref : un travail de titan et à la fois de petites mains comme celles de nos mamies qui font la confiture de groseille à la plume d'oie à Bar-le-Duc : ICI

On a des expériences similaires en Italie, notamment chez le Marquis Guerrieri Gonzague. Quelques lecteurs sauront m'indiquer d'autres projets, d'autres bibliothèques de même nature. Mais là : chapeau Monsieur Magrez car voilà un projet qui sera suivi de très près par bien des vignerons !


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