Lire l’avenir dans le marc de Bourgogne…avec Eric Boschman

Il est bien difficile de prévoir les choses une année à l’avance, ou du moins tenter de dessiner la carte des tendances à venir sans avoir l’attirail complet du tendanceur et ses capacités de disparition dans l’éther infini dans les mois qui suivent.

Il est impossible de parier sur les conditions météorologiques, c’est une évidence, mais on peut parler de l’aoutement. Qui est, en quelques mots, la capacité qu’a la vigne de mise en réserve d’une série de nutriments afin de préparer la récolte suivante, et on peut d’ores et déjà s’avancer en disant que tout s’étant bien passé de ce côté, sur presque toute l’Europe, la prochaine récolte, a moins d’un épisode climatique calamiteux, devrait être bonne au niveau quantitatif. Mais c’est la seule chose que l’on puisse espérer raisonnablement en cette période.

Par contre, le monde du vin est traversé de tendances diverses et contradictoires et là, malheureusement, il semble que l’année à venir ne soit pas celle de la grande réconciliation. C’est un peu étrange d’ailleurs, en cette époque où le radicalisme fait tant de mal au monde, que le radicalisme soit tellement imprégné dans les mentalités des consommateurs, voire de certains producteurs. Le débat des tenants du tout nature contre les tenants d’un vin plus « classique » n’est pas près de s’éteindre. Certes, il s’agit d’une lutte d’opinions qui ne concerne qu’une ultra minorité de contempteurs. L’immense majorité des consommateurs à déjà bien du mal à comprendre les nomenclatures diverses et variées qui ornent les flacons d’Europe et d’ailleurs. Malheureusement pour tous, ce qui se passe dans les micro-niches qui agitent les réseaux sociaux et autres discussions d’initiés à tendance à rejaillir au grand jour sans les explications et la distance nécessaire à la bonne compréhension des discours.

Entre Bio, biodynamie et vins natures, la ménagère, car c’est elle qui achète près de 80% des vins en Belgique, est un peu perdue, et il est bien compliqué de lui expliquer les choses en passant autrement que par certains raccourcis un peu lapidaires et donc réducteurs. D’autant qu’aux méthodes culturales, viennent se mêler des notions sanitaires et environnementales plus ou moins claires. Bref, l’année à venir n’apportera pas plus d’arguments clairs et ouverts que les amoureux du vin, tout simplement, pourrons comprendre d’un seul coup de nez.

La tendance « bar à vins » en Belgique, devrait se renforcer encore en 2016. L’hédonisme se faisant de plus en plus souvent « nomade », les lieux de consommation théoriquement « courte » fleurissent tels des champignons après la pluie. Fort heureusement, le temps à tendance à assainir les choses et les plus mauvais ferment leurs portes régulièrement. Le bonheur serait que les villes wallonnes croulent sous les propositions diverses et variées et que les bars à vins déjà établis varient un peu leurs offrent de grignotages. Les planches de charcuteries médiocres faisant encore bien trop souvent les beaux jours des amateurs d’un verre de vin qui ne se prend pas trop au sérieux.