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La mécanique des vins

Par Mauss

Non, non : ce n'est point le nouvel opus d'Etienne Klein. Lui, c'est la mécanique quantique. Là, il s'agit d'un ouvrage, particulièrement vivant, écrit à 4 mains :

- Laure Gasparotto

- Olivier Jullien

Sous titre : Le réenchantement du Languedoc chez Grasset et pour € 18.

po$j$

Laure Gasparotto fait partie des très rares personnalités de la communication du vin dont la modestie côtoie un professionnalisme de haut niveau. Cela ne veut pas dire que je souscris à son point de vue sur Nossiter. C'est un autre sujet.

Olivier Jullien est un nom respecté, pas seulement pour ses vins du Languedoc où les amateurs de Mas Jullien ne sont guère du genre à abandonner leurs allocations et où les "neufs" ont une douce abnégation à faire la queue pour y être, allocataire.

Olivier Jullien est tout bonnement un grand nom du vin en France, un peu comme Reynaud à Rayas ou l'espiègle Jean-Michel Deiss toujours en mode turbo !

La qualité première de ce livre est sa vivacité. On est en style rossinien. Allegro vivace. Des pages et des pages de dialogue qui nous narrent toute l'histoire de cet homme, son cheminement dans le vin et pour le vin, ses idées, ses doutes, ses convictions.

On appréciera son sens de la mesure où il donne clairement sa priorité, page 103 : la surface du vignoble. L'équivalent en immobilier se dit : "location, location, location" (en anglais). Ce qui me rappelle le concept simple d'un promoteur connu du temps des grandes heures, en partance pour les USA où il comptait développer son activité à Washington sur la base d'un principe d'un simplisme évident : acquérir tout ce qui sera disponible à 15 minutes à pied de la Maison Blanche.

Bon : on s'égare :-)

Laure Gasparotto présente bien évidemment les choses en ordre chronologique puis pose des questions précises sur tout ce qui fait l'âme des vins de la propriété. Ne soyez pas impatient ! Oui, la présentation des millésimes est complète. Oui, les échanges d'informations entre le Domaine et les clients illustrent bien les singularités des vues du propriétaire. Oui, la poésie a droit d'accès.

Vive comme ses vins, cette articulation de l'ouvrage est véritablement enthousiasmante, d'autant plus que la police de caractère est majeure et avec des parties de texte en italiques, indiquant bien alors qu'il s'agit là de correspondance entre le vigneron et les clients.

A partir de la page 157, prenez votre temps, servez vous un beau verre de blanc, car vous entrez là dans l'essence même des choses : le rôle des temps. Lisez doucement, assimilez et vous verrez : on y apprend beaucoup là où on croit connaître quasi tout.

Merci à ce dialogue de grande qualité entre une journaliste de talent et un vigneron qui a fait un chemin. 

Un souhait ? Que Laure Gasparetto recueille ainsi, ailleurs, des témoignages qui seront de belles références dans les bibliothèques d'amateurs. On a des noms en tête

:-)


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