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Les dégustations à l'aveugle et le restaurant Univerre

Par Mauss

Le dernier billet de David Cobbold sur le blog des 5 (ICI) a traité de la fameuse dégustation de 1976 qui avait fait le buzz à l'époque, eu égard à une révélation de crus californiens qui étaient arrivés au sommet.

Il y a eu plusieurs répliques de cet événement et on devra toujours remercier Stephen Spurrier d'avoir initié une telle confrontation qui a suscité, depuis, de longs commentaires ici et là.

Que peut-on dire maintenant, 40 ans plus tard ?

Première constatation : depuis 1976, le monde des amateurs a découvert un nombre conséquent de régions viti-vinicoles allant au-delà des mythiques noms Bordeaux, Bourgogne, Californie.

Deuxième constatation : les crus californiens ont connu, sur leur marché, un intérêt majeur à tel point que ce sont maintenant des vins dont les prix sont largement à 3 chiffres. Il est vrai que leur production, en volume, est loin de pouvoir satisfaire ce vaste marché d'amateurs dont l'évolution est directement liée au rôle majeur de Robert Parker qui a simplifié le système de commentaire par l'application d'une note sur 100 points.

Troisième constatation : cela a peu impacté la réputation des grands noms bordelais, appuyés qu'ils sont par une classification historique, le 1855, et une puissance de communication haut de gamme à laquelle il est honnête de reconnaître et d'associer des succès incontestables dans bien des millésimes.

Quatrième constatation : aux USA, Bordeaux y a toujours son premier marché export car c'est bien la seule région au monde ayant cette capacité remarquable de produire, à haut niveau, des quantités impressionnantes. Seule la Champagne peut afficher en ce sens une supériorité quand on songe au volume - jamais défini officiellement - des étiquettes de renom comme Dom Pérignon ou Cristal. Les californiens ? Très difficile de les trouver en dehors de Londres… et encore !

Cinquième constatation : l'amateur est moins obnubilé par les noms mythiques à prix costaud, sachant maintenant qu'il peut trouver ailleurs des vins dont les qualités sont également de toute beauté : on peut citer ainsi les grands vins blancs allemands ou autrichiens, les magnifiques Barolo ou Barbaresco du Piémont, la montée internationale des Bolgheri et autres Brunello de la Toscane, les nouveaux espagnols du Priorat ou de Ribera del Duero, les nouveaux vins du Portugal, certains crus chiliens ou argentins… et sans oublier ce que peut offrir l'Australie et la Nouvelle Zélande. Il y a de quoi satisfaire, et dans toutes gammes de prix, les souhaits qualitatifs des amateurs.

Sixième constatation : les nouveaux marchés asiatiques vont fatalement croître vers des volumes impressionnants et la Chine commence à s'intéresser à d'autres régions que Bordeaux. Cela va bouger sensiblement dans les années à venir.

Septième constatation : l'information, et surtout depuis la retraite de Robert Parker, et avec l'arrivée des outils de l'internet, des applications tells que Cellartracker ou Vivino, va se disperser tout azimuth personne, pour le moment, pouvant se targuer d'être n° 1.

Alors quid des dégustations comparatives ?

Elles ne peuvent se limiter, par nature, qu'à quelques milliers de vins par an. C'est pratiquement insignifiant et donc elles ne se feront toujours que sur base de crus reconnus, dans le haut de gamme en espérant que les organisateurs mettront un point d'honneur à toujours y inclure des "nouveaux noms" soucieux de démontrer à quel niveau ils peuvent prétendre.

Il va donc falloir impérativement que des régions moins connues, des AOC et des domaines méritant une meilleure exposition mettent des moyens conséquents afin d'atteindre ces marchés internationaux. Tâche gigantesque !

En remerciant encore David Cobbold pour son commentaire sur cette fameuse confrontation de 1976, chacun pourra revoir la petite vidéo réalisée lors de cette belle dégustation faite au Laurent où les dégustateurs ont donné, pour les mêmes vins, une note à l'aveugle et ensuite une note étiquette connue. ICI

Toute une époque, du temps des grandes heures… 

:-)

UNE CARTE DES VINS EXCEPTIONNELLE

Dîner très sympa hier soir avec Axel Marchal qui sera un des conférenciers pour notre table ronde à Villa d'Este dont le thème cette année sera :

Grand Vins et Sciences : état des lieux.

Dîner au restaurant l'UNIVERRE qui a une carte des vins d'un passionné comme peu de restaurateurs le sont et dont voici une partie des noms de vignerons dont les vins sont disponibles à prix plus que corrects.

ùoijo^j


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